[Express'] Au Tennessee, les fumeurs utilisent le vapotage pour arrêter de fumer

"C'est la première fois que nous voyons cela". Ransom Wise, spécialiste de Santé publique de l'Etat du Tennessee, présentait en avant-première les résultats de son enquête au Congrès annuel 2017 de l'American Public Health Association (APHA). "Ce sont là des preuves que les fumeurs du Tennessee utilisent le vapotage comme aide pour arrêter de fumer", explique le chercheur de Nashville à la revue Medscape Medical News. "Les fumeurs qui utilisent le vapotage ont été 3,6 fois plus susceptibles que les fumeurs non-vapoteurs à déclarer avoir essayé d'arrêter de fumer au cours des 12 derniers mois", précise le résumé de la conférence sur le site de l'APHA. Ajusté aux covariables de revenu et de fréquence de tabagisme, le ratio reste de 3,5 fois plus de chances de tenter un sevrage tabagique pour les fumeurs aussi vapoteurs que pour les fumeurs exclusifs. 

Les preuves, présentées à la conférence à Atlanta ce 5 novembre, ont été dénichées dans les données 2016 du Tennessee Behavorial Risk Factor Surveillance System (TN BRFSS) - le système de suivi des facteurs de risques comportementaux au Tennessee -. Sur les 6167 répondants, 22,1% (1178 personnes) se déclarent fumeurs réguliers. 22,8% de ces fumeurs avouent également utiliser le vapotage.  Dans l'ensemble des fumeurs réguliers adultes, 60% ont tenté dans l'année précédente d'arrêter. Le suivi ne demandait pas directement aux utilisateurs de vapotage s'ils l'utilisaient pour arrêter de fumer. C'est en comparant les réponses sur les tentatives d'arrêt entre groupes que le chercheurs a mis en lumière cet usage. "Les futures enquêtes bénéficieraient d'une question spécifique qui demande pourquoi un fumeur actuel utilise des cigarettes électroniques pour vérifier si les comportements observés dans cette étude sont exacts", précise le résumé de la conférence.

Ransom Wise est resté prudent sur une généralisation de ce résultat à la population américaine, bien que les statistiques du Tennessee sont généralement congruentes aux résultats nationaux. Le chercheur espère un "message fort de santé publique" sur le sujet de la part de la Food and Drug Administration (FDA). "Si la FDA pense vraiment que c'est une alternative à moindre risque, il serait très efficace de dire d'utiliser le vapotage comme aide au sevrage tabagique", déclare t-il à Maureen Salamon, la journaliste de Medscape. 

Appelé à commenter ces résultats à la conférence de l'APHA, Tom Eckstein, de la firme Arundel Metrics, estime ces données comme un premier grand pas. "Ces données montrent, à mon sens, que nous commençons à percevoir les effets du vapotage sur le problème du tabagisme, en particulier au Tennessee. Et la manière dont il agit pour aider les gens à se débarrasser de cette addiction", explique l'épidémiologiste à Medscape. Egalement présente, Shirley Cramer, de la Royal Society for Public Health de Londres (RSPH), souligne que l'utilisation de la vape est déjà activement encouragée au Royaume-Uni pour l'arrêt des cigarettes. "Pour nous, il est très clair que le vapotage est un outil très utile pour arrêter de fumer".


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