Analyse des données britanniques: le vapotage réduit les inégalités sociales de l'arrêt tabagique
«Nos résultats suggèrent que le vapotage peut aider les fumeurs défavorisés à arrêter de fumer. Cela pourrait avoir un impact important sur les inégalités de santé, car arrêter de fumer est très bénéfique pour la santé des gens», explique le Dr Michael Green, sur le site de l'Université de Glasgow. Avec deux de ses collègues de la faculté de santé publique, il a mené une analyse des données de plus de 35'000 adultes et 3'000 jeunes britanniques entre 2015 et 2017 de la Household Longitudinal Study (UK).
"Les fumeurs adultes plus aisés ont plus de chances d'arrêter de fumer, mais cette inégalité se réduit parmi ceux qui utilisent le vapotage", précise l'auteur référent. Selon l'étude publiée dans le BMC Public Health en accès libre, le ratio de chance d'être ex-fumeur présente un handicap de 18% pour les plus pauvres sans s'aider du vapotage, et se réduit à 12% avec le vapotage, au Royaume-Uni.
Les conditions sociales et les mesures politiques jouent un rôle évidemment dans ces inégalités. Par exemple, l'inégalité à l'arrêt tabagique entre groupes sociaux en Suisse atteint en 2011 un handicap de 66% pour les moins diplômés, selon les données du suivi Sapaldia. Les élites de santé suisses entravent de longues dates autant se peut la voie de la réduction des risques face au tabagisme.
"Les fumeurs adultes plus aisés ont plus de chances d'arrêter de fumer, mais cette inégalité se réduit parmi ceux qui utilisent le vapotage", précise l'auteur référent. Selon l'étude publiée dans le BMC Public Health en accès libre, le ratio de chance d'être ex-fumeur présente un handicap de 18% pour les plus pauvres sans s'aider du vapotage, et se réduit à 12% avec le vapotage, au Royaume-Uni.
Les conditions sociales et les mesures politiques jouent un rôle évidemment dans ces inégalités. Par exemple, l'inégalité à l'arrêt tabagique entre groupes sociaux en Suisse atteint en 2011 un handicap de 66% pour les moins diplômés, selon les données du suivi Sapaldia. Les élites de santé suisses entravent de longues dates autant se peut la voie de la réduction des risques face au tabagisme.
Les plus pauvres ont moins de chances de réussir leur arrêt
Principale cause évitable de maladies, le tabagisme est un facteur majeur d'inégalités sociales de santé. Les groupes sociaux défavorisés sont à la fois proportionnellement plus nombreux à fumer et moins à réussir leur arrêt, malgré des tentatives aussi nombreuses que les plus aisés. Dans le contexte de l’accroissement brutal des inégalités sociales de santé, le rôle du vapotage pour aider les fumeurs défavorisés à arrêter de fumer est une question primordiale de santé publique. Elle n'a pourtant reçu que peu d'attention jusqu'ici.
"Historiquement, les individus plus favorisés ont mieux réussi à arrêter de fumer que ceux qui sont plus défavorisés, mais cette inégalité s'est réduite ces dernières années [au Royaume-Uni], et les cigarettes électroniques ont été suggérées comme une explication possible de cette tendance", souligne l'étude. Les chercheurs écossais ont évalué le rapport entre vapotage et arrêt tabagique en fonction des niveaux socio-économiques (SEP) construits à partir de trois mesures: le niveau d'éducation, la situation professionnelle et le revenu net.
Ils ont distingué trois cas de recherche. Le lien entre vapotage et niveau socio-économique ainsi que le tabagisme chez les adolescents ; la relation entre le niveau socio-économique et le vapotage des adultes; et la relation entre l'arrêt tabagique avec le vapotage et le niveau socio-économique des ex-fumeurs. Pour évaluer l'impact du vapotage sur les inégalités sociales de santé liées au tabagisme dans le contexte britannique, les auteurs ont voulu évaluer son impact sur les fumeurs et l'arrêt tabagique, mais aussi sur les non-fumeurs, notamment les jeunes adolescents, et une éventuelle initiation à sa consommation.
Chez les jeunes ados, une expérimentation du vapotage rare
Dans le groupe des adolescents de 10 à 15 ans, 7,5% déclarent avoir fumé et 3,4% avoir vapoté au moins une fois dans leur vie, "bien que cela puisse inclure aussi bien du vapotage régulier que peu fréquent" ou même un simple essai. Parmi ceux qui avaient vapoté, 62,5% avaient déjà fumé. "Nos résultats concordent avec les rapports sur la faible prévalence de vapotage chez les jeunes, en particulier chez les jeunes qui n'ont jamais fumé", précise l'étude. L'absence de question de l'enquête initiale sur la fréquence d'usage et la présence ou non de nicotine me semblent limiter l'analyse de ces chiffres.
Cependant, la dispersion socio-économique des utilisateurs indique clairement que les jeunes les plus défavorisés sont proportionnellement plus à avoir au moins essayé de vapoter: 5,5% des jeunes dont les parents sont dans le quartile le moins favorisés contre 1,9% des adolescents du milieu le plus aisé. «Les inégalités de vapotage chez les jeunes qui n'ont jamais fumé sont à surveiller, mais il y a de bonnes raisons de ne pas s'alarmer. Le vapotage régulier [au moins une fois par semaine] chez les jeunes au Royaume-Uni est très rare, donc tout impact serait limité. En outre, certains des adolescents utilisant des cigarettes électroniques peuvent les essayer à la place des cigarettes traditionnelles, qui seraient probablement beaucoup plus nocives pour eux», commente le Dr Michael Green sur le site de l'Université de Glasgow.
Le vapotage réduit les inégalités de chance d'arrêter de fumer entre classes
Chez les adultes, les résultats montrent que "le désavantage socio-économique augmente la probabilité de vapotage chez les ex-fumeurs, alors qu'il y avait peu ou pas d'effet du niveau socio-économique pour le vapotage des fumeurs actuels et des personnes n'ayant jamais fumé". Les chercheurs ont calculé un indice de l'effet direct du niveau socio-économique sur les chances d'avoir réussi à arrêter de fumer.
Chez les ex-fumeurs qui ne vapotent pas, être d'un groupe socio-économique plus favorisé offre 18% de plus de chances d'avoir réussi à arrêter. Tandis que parmi les ex-fumeurs utilisant le vapotage, cet écart se réduit à 12%. "Nous constatons des inégalités plus faibles dans le sevrage tabagique chez les ex-fumeurs qui vapotent, ce qui pourrait avoir un effet conduisant à un rétrécissement des inégalités de santé", soulignent les chercheurs en conclusion.
Un enjeu stratégique à explorer
Des études explorant dans la durée les évolutions des personnes entre tabagisme, vapotage et cessation pourront mieux documenter la problématique. "Cela sera possible avec les futures vagues de l'étude. La clarification des inégalités dans les transitions entre des états particuliers de tabagisme et de vapotage sera un enjeu important pour de telles recherches longitudinales".
Ceci alors que "la compréhension des impacts du vapotage sur les inégalités socio-économiques liées au tabagisme est particulièrement importante étant donné que peu d'interventions de lutte contre le tabagisme au niveau de la population (à l'exception de la fiscalité) ont eu du succès à cet égard".
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