Etude en Irlande: les bébés de mamans vapoteuses naissent au même poids que ceux des non-fumeuses

Selon l’analyse statistique des naissances à l’hôpital Coombes de Dublin en Irlande, les bébés des femmes vapoteuses exclusives ont à la naissance un poids similaire à ceux des non-fumeuses. Soit près de 300 grammes de plus que ceux des fumeuses, y compris les doubles-utilisatrices de vape et cigarettes. Les résultats viennent d’être publiés ce 9 février en accès libre dans le British Journal of Obstetrics and Gynaecology (BJOG).

C’est un constat connu, les mamans fumeuses donnent naissance à des bébés de plus faible poids que les non-fumeuses. La différence est en moyenne de près de 300 grammes. Mais jusqu’ici aucune étude n’avait observé ce qu’il en est des bébés de mères passées au vapotage. Une équipe a analysé les données issues des entretiens des femmes enceintes au second trimestre de leur grossesse à l’hôpital de Coombe en Irlande. L’hôpital situé à Dublin accueille la naissance de près de 8 500 nourrissons chaque année. L’équipe menée par le Dr Brendan McDonnell a identifié 218 femmes enceintes et vapoteuses exclusives et 195 doubles-utilisatrices de vape et de cigarettes. 

Près de 300 grammes de plus que les bébés de fumeuses

L’étude a pris en groupes témoins une centaine de fumeuses (fumant au moins une cigarette par jour) et une centaine de non-fumeuses (n’ayant jamais fumé). À la naissance le poids moyen des bébés de vapoteuses exclusives est à un gramme près le même que celui des bébés des femmes n’ayant jamais fumé: 3 kg 470 contre 3 kg 471. Par contre, les bébés des fumeuses exclusives et des doubles utilisatrices pesaient près de 300 grammes de moins avec respectivement 3 kg 166 et 3 kg 140. La part des cas d’insuffisance pondérale est aussi nettement moindre chez les bébés des femmes vapoteuses (11 %) ou non-fumeuses (12,8 %) que chez ceux des fumeuses (28 %). 

« Nous avons constaté que les utilisatrices exclusives de vapotage ont des bébés avec un poids à la naissance similaire à ceux des non-fumeuses. Par rapport aux fumeuses, les utilisatrices d’e-cig ont une incidence plus faible d’accouchement d’un nourrisson de faible poids à la naissance », soulignent les auteurs. « En revanche, les utilisatrices doubles ont eu des résultats similaires à ceux des fumeuses », précisent-ils. 

Une recherche à approfondir

Cependant, la recherche ne s’appuie que sur un entretien des femmes enceintes. Leur statut tabagique antérieur, une éventuelle évolution au cours de la grossesse, notamment pour les doubles-utilisatrices qui peuvent avoir réduit leur consommation de tabac, ne peuvent apparaitre dans ces données. « La participation des patientes à la conception de futures études sera essentielle », notent d’ailleurs les chercheurs.

Des différences socio-économiques apparaissent entre les femmes enceintes ayant opté pour le vapotage et celles continuant de fumer. « Dans cette étude, les utilisatrices de vapotage appartiennent à un groupe socio-économique plus élevé que les fumeuses de cigarettes conventionnelles, une tendance précédemment observée au Royaume-Uni, mais qui s’est atténuée ces dernières années. Elles ont un taux plus élevé de grossesses planifiées et elles sont plus susceptibles d’avoir pris de l’acide folique prénatal », observe l’étude.

Une alternative aux méthodes classiques

« Les interventions de sevrage tabagique pendant la grossesse ont une efficacité limitée et de nombreuses femmes qui luttent pour cesser de fumer se tournent vers le vapotage comme méthode de réduction des méfaits. Cette recherche suggère que les utilisatrices exclusives de vapotage livrent des nourrissons avec un poids à la naissance similaire à celui des non-fumeuses », concluent les docteurs de l’hôpital de Coombe. 


Crédit photo by Filip Mroz on Unsplash

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