La mère de Timothy est effondrée. (Photo: Jerad Williams)
Timothy John avait 22 ans, il voulait arrêter de fumer. En 2013, après huit jours sous traitement au Champix, il s'est pendu. C'est sur ce drame que John Hutton, officier judiciaire (Coroner) de Brisbane, a ouvert officiellement une instruction hier suite à la plainte de la mère du défunt. La première en Australie sur d'éventuels liens entre la drogue de sevrage tabagique des laboratoires Pfizer et un suicide. Pourtant, selon Sarah Elks de The Australian, la pré-enquête a montré qu'au moins 58 australiens se sont suicidés sous Champix, dont le principe actif est la varénicline, entre 2008 et 2014. "Leur nombre pourrait être beaucoup plus élevé", souligne la journaliste. Le Coroner J. Hutton voudrait enquêter sur l'ensemble des suicides au Queensland pour évaluer l'étendue du problème.
Alors que le produit est labellisé dangereux aux Etats-Unis avec un avertissement sur fond noir, en Australie il est distribué sans notice. "Les patients doivent la demander aux pharmaciens", précise The Australian. "Je ne pense pas que Pfizer approuverait, mais c'est inhabituel de ne pas donner de notice pour les médicaments. Alors pourquoi n'est-elle pas fournie dans ce cas?", s'étonne Peter De Waard, l'assistant du Coroner. La question sera au cœur de l'enquête prévue en novembre.
Pour y répondre, les officiers judiciaires ont fait appel au Pr Colin Mendelsohn, par ailleurs connu pour son soutien à la légalisation des produits de vapotage nicotinés en Australie. Les enquêteurs déclarent que le spécialiste tabacologue est le plus indépendant qu'ils ont pu trouver. "Dans ce champ, c'est difficile. La plupart des experts crédibles ont, d'une manière ou l'autre, des liens d'intérêts avec Pfizer. Soit ils sont payés pour des conférences, soit pour mener des recherches", explique P. De Waard.
"S'il était légal et facilement disponible, et répondait à des normes de qualité et de sécurité", 69% des fumeurs indiens seraient prêt à passer au vapotage. C'est un des résultats de l'enquête menée par l'Institut Ipsos pour Factasia, organisation indépendante à but non lucratif de défense d'un débat rationnel sur la consommation de nicotine. La répression de plusieurs Etats contre l'arrêt du tabagisme à l'aide du vapotage fait que peu des 803 fumeurs interrogés cet été ont déjà essayé de vapoter. Même si 36% déclarent avoir entendu parler du dispositif.
Ils sont 80% a estimer qu'ils devraient avoir le droit à une information sur la réduction des risques et dommages pour la consommation de nicotine. Plus des trois-quart soutiennent la proposition que "le Gouvernement devrait encourager les fumeurs adultes à passer à des alternatives à risques réduits en place des cigarettes et s'assurer qu'elles ne sont pas utilisées par des jeunes". N'ayant semble t-il pas autant de compassion pour préserver les jeunes des cigarettes que pour les fumeurs adultes.
Heneage Mitchell, co-fondateur de Factasia,org, estime nécessaire une meilleure connaissance de la demande des usagers en Asie pour des produits à risques réduits alternatif au tabac. "Notre enquête montre qu'il y a un appel pour une action positive du Gouvernement", conclut H. Mitchell. En effet, 73% des sondés pensent qu'il serait néfaste que le Gouvernement retarde l'accès aux alternatives à risques réduits au tabagisme. En août dernier, un rapport de Julian Morris et du Dr Amir Ulla Khan pour la Reason Foundation a argumenté que le vapotage pourrait faire disparaître le tabagisme indien d'ici trente ans.
Quel conseil un médecin devrait donner à un jeune fumeur hypertendu et
en surpoids pour lâcher la clope? Une question abordée dans un article qui vient d'être publié dans Internal and Emergency Medecine en libre accès. Les Dr Riccardo Polosa et P
Caponnetto animent le Centre de prévention et soin du tabagisme de
la polyclinique universitaire de Catania, où ils intègrent le
vapotage à leur arsenal d'aide. Deux papiers publiés en juin dernier dans le New England Jounal of Medecine (NEJM) avaient déjà discuté cette question.
D'un côté, le Pr Christopher Bullen, de
l'Université d'Auckland, préconise de considérer l'aide au sevrage
par la vape. De l'autre, le Pr Stanton Glantz, de l'Université de
Californie, estime que le vapotage n'aide pas à arrêter de fumer et
recommande de décourager le patient d'essayer d'arrêter de fumer de
cette manière. Le très médiatique californien s'appuie sur une
meta-analyse largement critiquée pour sa faiblesse méthodologique,
car elle exclut les succès à l'aide du vapotage (sic!) comme expliqué par les Pr Peter Hajek et Haiden MacRobbie dans le Lancet. La star
américaine se réfère également à des études douteuses, comme
celle publiée dans le Swiss Medical Weekly par le Pr G. Gmel
d'Addiction Suisse.
En
contraste de cette position contre l'arrêt du tabagisme à l'aide du
vapotage, les deux tabacologues italiens présentent une étude de
cas. Autrement dit, les raisons argumentées pour lesquelles ils
conseillent le vapotage pour ce profil de fumeur.
"Le choix de produits de vapotage sur le marché serait considérablement réduit. Les options qui aident la plupart des gens actuellement et qui répondent le mieux à leurs besoins spécifiques peuvent ne plus être disponibles à partir d'août 2018. Les innovations ne seront plus aussi nombreuses également. Le Congrès doit juste corriger une conséquence involontaire de la Loi contre le tabac". Daren Bakst, de la Fondation Heritage, se montre très inquiet dans le Daily Signal sur les conséquences du Deeming Act de la Food and Drug Adminsitration (FDA) concernant la vape. Entrée en vigueur le 8 août dernier, le nouveau règlement laisse deux ans aux producteurs pour se mettre en conformité avec son texte long de près de 500 pages.
Article qui joue de surréalisme d'Andreas Tobler dans le Tages Anzeiger du jour. Les nouvelles possibilités d'espionnage de la police politique, accordées par le vote du week-end dernier, doivent-elles servir à la répression du vapotage? Pour le rédacteur des pages culturelles du quotidien zurichois, cela peut se justifier car le vapotage est superflu et dangereux. Aussi superflu que l'interdiction de la burqa. L'attrait des cigarettes de tabac repose sur la pulsion de mort, ce défi lancé à la peur de mourir pour se montrer plus puissant que cette fin inéluctable. Quel intérêt donc à un objet à risques très réduits et sans glamour?
Pire, ces appareils seraient de véritables bombes. "Savez-vous où la société suisse est le plus vulnérable en matière de sécurité: le nombre croissant d'usagers du vapotage, avec lequel n'importe qui peut devenir une bombe télécommandée, un terroriste!", argumente le journaliste. Pour se sauver, la Suisse mythique doit-elle donc bannir le vapotage comme la burqa et lancer ses troupes sur la trace de la menace nébuleuse des vapoteristes? Nul doute que les fondamentalistes puritains de certains groupes anti-tabac Suisse adhéreront au projet... PS. edit (29.09 à 11h) suite à une remarque d'A. Tobler, ajout de la partie en gras dans le texte ;) : " aussi superflu que l'interdiction de la burqa" (désolé pour mon erreur initiale, j'ai voulu aller trop vite :oops:)
Le documentaire Beyond the cloud de Ghislain Armand et Sébastien Duijndam est en ligne. Le troisième film de la trilogie "kino-vape" dont j'avais parlé il y a peu. Le journaliste du VapingPost et son compère à la caméra, sont allés à la rencontre de scientifiques, de politiciens, de défenseurs du vapotage ou de simples usagers et même de dealers de cigarettes. Un dialogue d'une heure entre parties favorables et opposées à la réduction des risques par cette irruption technologique face au tabagisme. La caméra prend aussi la température de quidams sur ce mode de consommation de nicotine sans combustion. Avec peu de moyen, produit avec le soutien du Vapexpo, ce documentaire présente un travail très professionnel, documenté et équilibré. De très nombreux journalistes de médias mainstream peuvent prendre exemple... Bref, regardez-le et faites-vous votre propre opinion ;)
Vent de vape au parlement autrichien. Une pétition était présentée et discutée au Bundestag autrichien mercredi dernier. Elle a été rejeté, ce qui a déçu beaucoup de vapoteurs. Mais DampfCafe souligne que cela a permis d'attirer l'attention sur les questions soulevées par le monde de la vape, notamment le problème de l'interdiction de vente sur internet.
Au passage, des flyers du documentaire A Billion Lives ont été distribués aux élus...
Le Pr Mickael Siegel, de l'Université de Boston, signe un billet satirique sur l'assimilation du vapotage, sans tabac ni combustion, aux produits du tabac. Si des entreprises créaient des liquides à vapoter avec de la nicotine extraite de patate, que répondrait la Food and Drug Administration (FDA) américaine à l'image de sa nouvelle législation sur la vape ? "Il faut reconnaître que la FDA suit sa propre logique avec cohérence. Si les e-liquides qui utilisent de la nicotine dérivée du tabac sont des «produits du tabac», alors les e-liquides avec de la nicotine provenant de pommes de terre sont des "produits de pommes de terre". Leurs fabricants devraient être soumis à tous les règlements sur les pommes de terre, y compris la manutention, l'inspection, l'emballage, l'étiquetage et les exigences concernant la production. Cependant, je dois demander pourquoi l'agence a ignoré l'émergence récente des entreprises qui utilisent de la nicotine provenant d'aubergines pour leurs e-liquides. De toute évidence, ces produits devraient être considérés comme des «produits d'aubergine" et devraient être tenus de se conformer à tous les règlements de l' USDA régissant la production, l' inspection et l' étiquetage des aubergines."
Suite à des réactions, le facétieux professeur de santé publique précise à la fin de son billet son caractère parodique. "Il est un triste de constater que la logique de la FDA est si terrible que mes lecteurs ne savent pas si cette histoire est vraie ou non. C'est ce que je voulais mettre en relief : montrer l'absurdité de l'approche de la FDA. J'espère que cette analogie permet à bon nombre d'organisations anti-vapotage de saisir ce qu'elles ne comprennent pas autrement."
Le Guardian ouvre ses colonnes au débat de santé publique sur les problèmes respiratoires. Deux lettres publiées le 20 septembre. Richard Hyslop, de l'Asso britannique des professionnels indépendants du vapotage (iBVTA), se réjouit de la chute du tabagisme sous l'impact du vapotage. Conscient de la nécessité d'une régulation solide et proportionnée, il regrette que la transposition de la TPD européenne concernant la vape aura des effets négatifs pour le public. Les restrictions exagérées et sans base sanitaire des volumes des contenants de liquide, du taux de nicotine, ainsi que la censure de l'information, au prétexte de lutte anti pub pour le tabac, vont limiter les chances pour les fumeurs de passer au vapotage et d'arrêter de fumer. La menace d'une taxation punitive que l'Union Européenne étudie contre le vapotage serait un autre coup de poignard contre la santé publique et la réduction du tabagisme.
De son coté, Caroline Russell, du parti des Verts, souligne l'impact négatif pour les voies respiratoires de la pollution particulaire des diesels et réclame une politique plus volontaire pour des moyens de transport moins polluants.
eGarage, site d'info indépendant allemand sur le vapotage, a organisé le 21 septembre à Berlin une discussion avec la Pr Linda Bauld, de l'Université de Stirling. Elle a présenté l'impact massif contre le tabagisme de la vape au Royaume-Uni à des représentants politiques allemands. Marcus Held du SPD dit avoir été sensibilisé à la question par les nombreux témoignages d'ex-fumeurs ayant arrêté à l'aide du vapotage dans sa conscription. Frank Temple, élu de Linke au parlement, considère que le vapotage est une chance pour réduire le nombre de 110'000 morts prématurées causés par le tabagisme chaque année en Allemagne. A l'opposé, Korduka Kovac, représentante CDU, craint fortement que le vapotage attire les enfants au tabagisme.
Les questions de la publicité, d'éventuelles restrictions d'arômes... ont aussi été débattues. Les deux représentants de gauche ont précisé l'importance de la mobilisation des vapoteurs pour faire évoluer le débat. Les pétitions et lettres au parlement ont fait bouger les lignes dans les partis...
StopTober, l’opération du Public Health England (PHE) appelant les fumeurs à stopper le tabac au mois d’octobre revient en 5ème année. Alors que 13% des tentatives réussissaient il y a 6 ans, « l’an dernier, sur les 2,5 millions de fumeurs qui ont tenté d’arrêter, 500’000, soit 20%, ont réussi », précise le communiqué. Cet essor des succès est le fruit de l’accès facilité aux aides de sevrage. « En 2015, un peu plus d’un million de personnes (1.027.000) ont utilisé le vapotage lors de la tentative d’arrêt, tandis qu’environ 700.000 ont utilisé un substitut nicotinique (patchs ou gomme). En outre, plus de 350.000 personnes ont fait appel aux centres stop-tabac locaux en 2015-2016 », précise le PHE.
Au-delà de StopTober, le tabagisme est en passe de perdre la bataille d’Angleterre. Selon les dernières données de l’Institut Nielsen, le nombre de cigarettes vendues en Angleterre et au Pays de Galles a chuté de 20% au cours des 2 dernières années. « Le taux de tabagisme en Angleterre a également chuté au-dessous de 17% pour la première fois », se réjouit le PHE.
Un slide en page 15 de la présentation du Pr Kevin Fenton, directeur du Public Health England, au colloque City Health 2016 à Londres le 21 septembre. Le doc en anglais City Health International 2016 Kevin Fenton .pdf
(ma trad)
" Exemple d’engagement citoyen : le vapotage
- la dépendance tabagique est une des addictions les difficiles à briser
- le vapotage attire particulièrement comme alternative au tabagisme et c’est devenu l’aide au sevrage la plus populaire en Angleterre.
- Au Royaume-Uni, 1,3 millions de vapoteurs ont arrêté de fumer, et plus de 720’000 ont quitté à la fois le tabagisme et le vapotage.
- L’essor du vapotage est un phénomène mené par les consommateurs presque totalement indépendant des professions de soin médical
- De clairs parallèles peuvent être fait avec l’approche menée par les citoyens pour réduire les risques lors de l’épidémie de HIV."
La New Nicotine Alliance (NNA) est une organisation de défense de modes de conso de nicotine à risques réduits. La Convention cadre de lutte anti tabac (CCLAT) de l’OMS aura sa 7ème réunion des parties COP7 en novembre à Delhi en Inde. La CCLAT a publié des documents préparatoires dont un rapport anonyme et rédigé dans le secret sur le vapotage. Fergus Mason en présente une analyse des traits principaux que je résume là. Le doc en anglais pour les détails http://nnalliance.org/blog/131-fctc-cop7-discussion
Les réunions précédentes, COP 5 & 6, ont montré que la CCLAT ne tolère aucune remise en question des lignes pré-établies durant les sessions. Autrement dit, il est plus que très probable que les conclusions finales sur le vapotage soient identiques à ce rapport. La NNA estime que ses recommandations sont néfastes:
Matteo Renzi, le Président du Conseil des ministres italien, a inauguré vendredi 23 septembre 2016 l’usine de cigarettes iQos de Philip Morris à Crespellano, dans la région de Bologne. L’unité de production compte 200 employés et prévoit d’atteindre les 600 ouvriers. Le premier ministre a déjà fait un cadeau fiscal à la cigarette de tabac prétendument « chauffé-non-brulé », tout en flinguant les produits de vapotage italiens en concurrence, avec une taxe punitive dépassant les 150% entraînant une chute violente des ventes (déclarées en tout cas). Matteo Renzi avait déjà inauguré une autre usine Philip Morris en 2014 à Zola Predosa et discuté à plusieurs reprises avec André Calantzopoulos, le PDG de la multinationale vaudoise.
Comment la FDA produit la pensée unique ? Charles Seife, du Scientific American, explique la manipulation des médias par l’agence américaine à travers l’exemple de sa stratégie de comm’ sur le vapotage. Article impressionnant et inquiétant sur l’état de la liberté d’expression aux Etats-Unis. L'article original en anglais scientific american.com - how the fda manipulates the media
Jusque-là, j'ai publié sur ce blog des articles essayant d'être plutôt fouillés (à quelques exceptions près). Parallèlement, je fais assez souvent des résumés rapides d'articles étrangers, sortes de mémo ou de notes de lecture. A la base c'est purement égoïste: m'aider à mémoriser des infos. Je les partage sur divers réseaux sociaux depuis un moment, notamment sur mon FaceBook et OhmSweetOhm. Problème qu'un ami m'a signalé, c'est que le format à la FaceBook n'a pas beaucoup de mémoire: difficile de retrouver les posts après quelques jours, pas de moteur de recherche, pointage des liens aléatoire etc... Alors je vais initier un type de billet "Expresso" sur ce blog pour en faciliter l'accès même après coup.
Si j'essaie de faire un traitement sur les articles plus "costaud", ces billets courts seront plutôt brut de décoffrage. D'autres médias - voir la liste de blogs et liens - font des traitements plus poussés que je ne ferais sur ce type de billets. A prendre en compte à leur lecture.
Selon mes énergies, très variables avec mon état de santé, j'essaierais d'être régulier, mais... ça dépendra des périodes... :)
La vape prend
d'assaut les toiles. Trois films documentaires auto-produits se retrouvent sur les
écrans. A Billion Lives, documentaire américain d'Aaron Biebert,
Vape Wave, du renommé Jan Kounen et Beyond the Cloud de Ghislain
Armand et Sébastien Duijdam. Passage en revue des deux premiers, avant de voir le dernier au Vapexpo, de cette nouvelle vague en images soufflant la révolte contre le tabagisme.
Il y a quelque chose
de l'inspecteur Colombo chez Aaron Biebert, le réalisateur d'A Billion Lives. Le petit sourire en coin
trahit le faux air ingénu du limier décortiquant lentement mais
inlassablement son affaire. A l'instar de la fameuse série, son
documentaire dévoile d'emblée le meurtrier. La cause prévue de la mort
prématurée du milliard de vies au 21ème siècle est le tabagisme.
Reste à saisir les mécanismes par lesquels l'assassin opère. Ce
que dévoile le documentaire est inattendu. Là où les médias nous
présentent une théorie du complot depuis des décennies, A Billion
Lives révèle un système. Non pas un coupable isolé, mais une
structure opérante dans laquelle différents acteurs, en apparence
indépendants et même opposés, travaillent à maintenir et
entretenir la machine à asphyxier de l'humain.
Enquête sur un serial systemic killer
Entre autres
protagonistes, David Goerlitz apporte son témoignage au parcours unique sur cet
holocauste banalisé. Winston-man, incarnant le fumeur viril et
aventurier dans les années 1980', l'acteur raconte sa prise de
conscience, son passage et son engagement dans le camp anti-tabac la
décennie suivante. Puis son dégoût face à l'entente cynique de
ses dirigeants avec les lobbys du tabac et de la pharma. La banalité
du mal a un prix en Amérique: 220 milliards de dollars négociés
entre l'industrie cigarettière, les Etats et les organisations
soi-disant de santé à l'occasion du Master Settlement Agreement de
1998. Il y a quelques semaines, Matt Myers, qui a fait sa carrière
dans la Free Tobacco Kids Campaign grâce à cette négociation,
regrettait que les organisations n'aient reçu que 2,9% de la somme.
Moins que promis par les Etats qui ont bouffé le fric en junks
bonds. Mais tout de même près de 6 milliards pour donner un
blanc-seing aux cigarettiers afin de poursuivre leur massacre.