Censure en France: Marisol Touraine a t-elle fait éliminer une émission d'Allô Docteurs sur l'arrêt du tabac et le vapotage?
Il est fort probable que les médias français n'évoqueront pas le sujet. Après la censure silencieuse d'un sujet sur le documentaire Vape Wave de Jan Kounen sur Canal+, France Télévision élimine à son tour une émission d'Allô Docteurs datant du 1er septembre 2015. Replay désormais absent du site de l'émission - edit (22h30): de petits extraits sont restés disponibles sur le site de l'émission, mais pas l'émission au complet - et traque des partages de la vidéo sur les réseaux sociaux. Le numéro du magazine santé de France 5, présenté par Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes, portait ce jour-là sur le vapotage. Invitées éclairées, la Dr Anne Borgne, addictologue et présidente du Réseau de prévention des addictions (RESPADD) accompagnait Patricia Côme, vapoteuse aguerrie ayant tiré un trait sur le tabagisme à son aide. Ces témoignages et éclairages pouvaient-ils inciter à l'arrêt du tabac avec la vape?
Probablement, d'autant plus que le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue reconnu, intervenait, entre autres témoignages, dans un petit reportage au milieu de l'émission d'une demie-heure. Mais désormais, la loi Touraine interdit "la propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur des produits du vapotage" (art. L. 3513-4 du code de la santé). Cette mesure de censure, entrée en vigueur fin 2016, prévoit de punir son non respect d'une "amende jusqu'à 100'000 €". La notion de "propagande" est suffisamment large et floue pour inclure toute information sur la réduction des risques et l'aide au sevrage tabagique qu'apporte le vapotage. "En faisant encourir jusqu'à 100'000 € d'amende à toute personne qui communiquerait sur les vertus du vapotage, les pouvoirs publics créent donc une "insécurité juridique injustifiée" et empêchent "d'ouvrir un débat salutaire sur la santé publique"", pouvait t-on lire dans le Monde du 21 juillet dernier citant cinq associations impliquées dans la réduction des risques.
En octobre, les associations Sovape, la Fédération Addiction, SOS Adiction, Tabac et liberté et le RESPADD recevaient des promesses de la Direction générale de la santé de régler le problème. On attend toujours... Et visiblement, le spectre de la menace de l'article scélérat a produit son effet dans les rédactions. La situation de la liberté d'expression en France est telle - 45ème au classement sur la liberté de la presse - que depuis, aucun média n'a osé signaler les consignes internes interdisant de discuter positivement de l'arrêt du tabagisme à l'aide du vapotage. Pourtant, ces consignes secrètes données aux journalistes de Canal + stipulent qu'aucune image d'usage de vape ne doit être diffusée, aucune image de vapoteur souriant ou sympathique ne doit être montrée, aucun propos positif à son sujet ne doit être prononcé.
Si les consignes à France télévision n'ont pas filtré, le ton et les montages grossiers sur le sujet suffisent à comprendre ce qu'il en est. L'enfumage de Laurent Ruquier, dans On n'est pas couché du 5 novembre 2016, instillait le doute, le récent délire anti-scientifique sur le sujet de Télé Matin l'a confirmé. La mise au pilon de cette émission, puis la traque sur les réseaux sociaux pour en éliminer toute diffusion, mesure tout à fait inhabituelle des services de France Télévision, suit du même mouvement de censure de la part de la télé publique française. Bref, en France sur le sujet, aucune liberté d'expression n'est actuellement tolérée.
L'émission était sur YouTube ...
L'émission était sur YouTube ...
C'est du grand n'importe quoi. Et le Pr. Dautzenberg qui fait régulièrement de la "propagande" pour la vape dans ses interviews et ses tweets, risque-t-il aussi 100.000 € d'amende ?
RépondreSupprimerEst-ce la mort annoncée des chaines YT comme One shot ? Va-t-on vers une loi type S 5 comme au Canada interdisant même de mentionner une étude en faveur de la vape ?
Prions pour que dimanche quelque-chose change en France...