COP 10 antitabac : les appels à mettre fin aux délires antivapes de l'OMS se multiplient

Le cas semble désespéré. À chaque convention des parties (COP), le secrétariat de la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) essaie d’imposer des mesures toujours plus délirantes contre le vapotage. Alors que le tabagisme touche 1,3 milliard de personnes dans le monde, la CCLAT concentre, en violation de son texte fondateur, ses efforts contre le moyen de réduction des risques. Ce lundi, une publication des associations AIDUCE, Sovape*, SOS-Addictions et la Vape du Cœur le révèle. La prochaine convention de la CCLAT, la COP 10 du 20 au 25 novembre au Panama, pourrait être le théâtre d’une violente offensive contre le vapotage.

L’ordre du jour de la COP 10 antitabac, déjà fixé en mars, restera caché au public jusqu’au dernier moment. Cependant, le travail d’analyse des associations sur la base de documents préparatoires, notamment le rapport Tobacco Regulation n° 8, révèle les six menaces sur le vapotage qui seront sur la table. Les préparatifs de la COP 10 sont lancés et les délégations se déterminent actuellement. Les associations alertent les milieux de la santé et les citoyens pour qu’ils se saisissent du sujet de santé publique. 
« Le monde médical en particulier devrait se mobiliser pour faire entendre une voix en faveur de la santé et des approches de réduction des risques, plutôt que le maintien du tabagisme par l’échec patent de la seule stratégie d’un “monde sans nicotine” », insistent les quatre associations de réduction des risques françaises.

Les six menaces sur le vapotage à la COP 10 antitabac de l’OMS

  • Interdiction des systèmes ouverts de vapotage
  • Interdiction des arômes, à l’exception de l’arôme « tabac »
  • Interdiction des sels de nicotine
  • Standardisation du flux de délivrance de nicotine pour les dispositifs de vapotage
  • Redéfinition de la notion de « fumée » et « d’arrêt tabagique » pour assimiler vapotage et tabagisme
  • Réglementation des produits du vapotage calquée sur celle du tabac à fumer

Les quatre premières menaces visent à imposer des vapes ultra standardisées impossibles à remplir, sans choix d’arôme ni du taux de nicotine. Aucun réglage de puissance ou d’air flow ne serait plus autorisé tandis qu’un timer limiterait le temps des bouffées et imposerait des intervalles entre elles. L’usager serait ainsi privé de toute maitrise sur son usage. Les restrictions semblent taillées pour livrer le marché aux géants de l'industrie pharmaceutique et du tabac.

Redéfinir la notion de « fumée de tabac » pour y amalgamer le vapotage

La 5e menace vise à modifier les fondements de la lutte antitabac, puisqu’il s’agit de redéfinir la notion même de « fumée de tabac » pour y intégrer les aérosols de vapotage. « En intégrant les aérosols de vapotage, bien qu’ils soient exempts des produits de la combustion, tels que le monoxyde de carbone, les goudrons et les particules fines solides, la CCLAT redéfinirait par conséquent ce qui est “arrêter de fumer” », expliquent les quatre associations françaises.

« Peut-on qualifier de “fumée de tabac” les aérosols des produits du tabac nouveaux et émergents ? Oui. […] Ainsi, au sens strict, on peut qualifier de “fumée” les aérosols visibles qui sont le résultat en partie ou en totalité d’une réaction chimique d’origine thermique, même si la combustion ne fait pas partie du processus », assène un rapport de la COP 9 de la CCLAT de l’OMS (COP9/10, p.3-4).

La 6e menace évoquée par les associations concerne un ensemble de mesures antitabac que l’OMS pousse à être appliquées contre le vapotage. La stratégie sous-jacente est d’amalgamer peu à peu la vape aux cigarettes. Taxes, interdictions d’usage y compris en plein air, impositions d’emballage neutre sont avancées dans cette tactique de saucissonnage. 

« Ces mesures seraient dévastatrices pour la réduction des risques »

Ces propositions n’inquiètent pas que les associations françaises. Au Royaume-Uni, la New Nicotine Alliance (NNA-UK), association caritative en faveur de la réduction des risques, alerte sur cette « attaque globale » contre le vapotage. « Les mesures envisagées par l’OMS auraient un effet dévastateur sur l’approche de réduction des risques », s’alarme Louise Ross, présidente de la NNA-UK et ancienne directrice du Stop Smoking Service de Leicester, dans une courte vidéo sur YouTube.

Mobilisation en région Asie-Pacifique

De l’autre côté du globe, la Coalition des défenseurs de la réduction des risques d’Asie et du Pacifique (CAPHRA) a écrit aux délégués de leurs pays respectifs pour les enjoindre à inviter un usager à la COP 10. En effet, la charte d’Ottawa de l’OMS, signée en 1986, pose en principe l’inclusion des communautés concernées. 

« Les consommateurs ont une expérience et des connaissances inexploitées qui ne sont pas représentées de manière inclusive dans le processus de la CCLAT. Les délégués à la COP10 devraient représenter les droits et les aspirations des citoyens », précise la lettre de la CAPHRA, qui rappelle également aux délégués que le texte fondateur de la CCLAT inclue la réduction des risques.

Ces voix sont restées ignorées jusque-là. Au contraire, le bureau régional de l'OMS en Asie-Pacifique a félicité pas plus tard que vendredi dernier, les îles Palau d'avoir criminalisé la détention de vape. Exposant plus clairement que l'OMS s'attaque au droit à la réduction des risques. Un recul des droits personnels qui profite au maintien du tabagisme. 

* Je suis vice-président de l'association SOVAPE, et adhérent de l'AIDUCE et de la Vape du Cœur.

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Commentaires

  1. L'OMS en ce qui concerne la lutte anti-tabac est verrouillée par Bloomberg qui en finance les activités à plus de 50%. En ce qui concerne la France, Macron est maqué avec les dirigeants actuels de l'OMS qui a recueilli Buzyn et tout récemment Jérôme Salomon. L'OMS verrouille aussi la Commission Européenne. Les appels auprès de l'OMS ne servent à rien, comme l'ont démontré les échecs subis par les précédents depuis ds années, sauf à persister dans une stratégie qui ne marche pas mais qui peut-être donne bonne conscience (même frustrée et inquiète) à ceux qui continuent de la pratiquer. Après tout, tant que les affaires continuent de prospérer... Tant qu'il n'y aura pas de champions politiques de la vape au sein des parlements, et pour la France un démarche offensive contre les associations qui monopolisent la soi-disant expertise anti-tabac, vous irez, vous allez, à l'abattoir. Manque complet de réalisme et de volonté d'en découdre concrètement au delà du bla bla...

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