#TobaccoExposed : l'OMS viole la Convention-cadre anti-tabac
Entrée en vigueur en 2005 et signée par 167 pays et l’Union européenne, la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac (CCLAT) intègre, dans la définition de ses objectifs, l’approche de réduction des risques. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de lancer une nouvelle campagne contre le vapotage. Si outrancière qu’elle touche au ridicule en mettant en scène une enfant de huit ou neuf ans. En la signant de la CCLAT, l’OMS bafoue le texte fondateur de la Convention en stigmatisant l’approche de réduction des risques.
Mais l’OMS semble aussi prendre à la légère les décisions des membres de la Convention, qui lors de sa dernière assemblée en 2018 (COP8) ont refusé d’assimiler le vapotage au tabac. Contrairement aux cigarettes chauffées, qui elles ne sont « étonnamment » pas même mentionnées dans la campagne de l’OMS. Pourtant la responsabilité des pays membres de la CCLAT est pleinement engagée par la campagne de l’OMS faite en leur nom. Ce point est d’autant plus sensible que le dénigrement du vapotage mine les programmes de lutte anti-tabac de pays finançant la Convention-cadre. On peut penser notamment au Royaume-Uni et à la France (
Le vapotage n’est pas un produit de tabac
Factuellement, le vapotage n’est pas un produit de tabac. Il ne contient pas de tabac et fonctionne sans combustion. Il ne dégage donc ni monoxyde de carbone ni goudron, les deux principaux serial-killers de la fumée. Le vapotage est utilisé par des dizaines de millions d’ex-fumeurs pour consommer de la nicotine en évitant les risques des cigarettes. Les méfaits sont ainsi réduits d’au moins 95 % selon les estimations scientifiques des organismes de santé publique indépendants britanniques. Dans les pays développant des politiques d’aide à l’arrêt tabagique, de nombreux professionnels socio-sanitaires de terrain l’utilisent pour aider des fumeurs à quitter le tabac fumé.
Ce sont des raisons pour ne pas amalgamer le vapotage au tabagisme malgré les fortes pressions des compagnies pharmaceutiques, mais aussi celles des grandes nations tabagiques lors de la COP 8. Illustrant la dissonance, la nouvelle campagne de dénigrement lancée par la direction de l’OMS survient au moment où une étude anglaise montre que la méfiance du public envers le vapotage, répandue par ce type de propagande, favorise le maintien dans le tabagisme.
« Nos résultats mettent en évidence la nécessité d’une augmentation de couvertures médiatiques et de campagnes de santé publique axées sur la réduction des méfaits pour la santé lorsque l’on passe du tabac fumé au vapotage et la nécessité d’une réduction de la couverture médiatique alarmiste », soulignent Olga Perski, Emma Beard et Jamie Brown, de l’University College London, dans leur étude publiée dans la revue BMC Medicine.
Prise en otage émotionnelle perverse
Dans la veine sensationnaliste, la nouvelle charge anti-vape de la direction de l’OMS prend en otage émotionnel par des photos-montages de jeunes enfants, pour prétendre que le vapotage conduit à fumer. C’est tout simplement mensonger.
Les analyses rigoureuses, notamment en France par l’OFDT et l’École des mines de Saint-Étienne, au Royaume-Uni par l’Action on Smoking and Health, les statistiques sur vingt ans du tabagisme adolescent aux États-Unis, ainsi que d’autres études (liste non exhaustive), montrent que le tabagisme adolescent recule sous l’impact du vapotage.
Des papiers ne tenant pas compte du tabagisme des proches, le principal facteur de risque de tabagisme des adolescents, ont abouti à des résultats biaisés pour affirmer que le vapotage pouvait avoir un « effet passerelle ». Mais la chute accélérée du tabagisme adolescent dans les pays où le vapotage s’est répandu depuis dix ans suffit à invalider cette théorie fumeuse.
Dans le monde réel, malgré son interdiction de vente aux mineurs, le vapotage détourne une partie de ceux-ci d’essayer la cigarette, qui dans sept cas sur dix aboutit à un tabagisme à long terme. Une large partie des ados ne font qu’expérimenter ponctuellement le vapotage et souvent sans nicotine (p.ex. récent les données allemandes de Debra). Chez ceux qui l’utilisent de manière régulière, la vaste majorité est déjà dans une démarche pour sortir ou réduire un tabagisme précoce.
Ce type de communication provoque ce qu’elle prétend faire éviter chez les jeunes. Mais elle incite les parents à adopter une attitude de crainte et court-circuiter toute réflexion rationnelle. Des effets qui permettent d’obtenir des crédits dans une fuite en avant pour mener la « guerre » à un problème initialement inexistant.
Au crédit de la lecture d’un moteur idéologique arriéré, il est clair que l’expertise des cadres de l’OMS sur la réduction des risques face au tabagisme est affligeante de nullité. La présentation de Ranti Fayokun au Conseil exécutif en février dernier à Genève sur le sujet — disponible en replay sur le site de l’OMS — est symptomatique à ce sujet : ignorance de notion basique de chimie, contresens sur des données scientifiques, malhonnêteté intellectuelle, absence de toute réflexion de gestion des risques et mépris du public concerné.
De son côté, Vinayak Prasad, directeur du programme Initiative pour un monde sans tabac (TFI) de l’OMS financé par la Bloomberg Philanthropies Company, a mené la campagne médiatique anti-vape autour du rapport Mpower à l’été 2019. Auparavant, il a été haut fonctionnaire de l’État indien durant 18 ans, notamment au ministère des Finances. Son interview avec David Nazar, enregistré fin février 2020, parle de lui-même sur l’absence de prise en compte des réalités humaines et des données scientifiques qui ne souscrivent pas à son a priori.
Les contenus du briefing de Ranti Fayokun et de l’interview de Vinayak Prasad sont dans la ligne idéologique de la scandaleuse page sur le vapotage, même après modification, que l’OMS avait publié en janvier. Pourtant à plusieurs reprises, des scientifiques et experts, des organismes de santé, des médecins, en Allemagne aussi, des tribunes dans des revues spécialisées, et même la santé publique britannique ont tenté de faire revenir l’OMS à la raison. Comme le déclare Vinayak Prasad dans son interview (ci-dessus), les cadres de l’OMS refusent de prendre en compte ces expertises et études.
Les analyses rigoureuses, notamment en France par l’OFDT et l’École des mines de Saint-Étienne, au Royaume-Uni par l’Action on Smoking and Health, les statistiques sur vingt ans du tabagisme adolescent aux États-Unis, ainsi que d’autres études (liste non exhaustive), montrent que le tabagisme adolescent recule sous l’impact du vapotage.
Des papiers ne tenant pas compte du tabagisme des proches, le principal facteur de risque de tabagisme des adolescents, ont abouti à des résultats biaisés pour affirmer que le vapotage pouvait avoir un « effet passerelle ». Mais la chute accélérée du tabagisme adolescent dans les pays où le vapotage s’est répandu depuis dix ans suffit à invalider cette théorie fumeuse.
Dans le monde réel, malgré son interdiction de vente aux mineurs, le vapotage détourne une partie de ceux-ci d’essayer la cigarette, qui dans sept cas sur dix aboutit à un tabagisme à long terme. Une large partie des ados ne font qu’expérimenter ponctuellement le vapotage et souvent sans nicotine (p.ex. récent les données allemandes de Debra). Chez ceux qui l’utilisent de manière régulière, la vaste majorité est déjà dans une démarche pour sortir ou réduire un tabagisme précoce.
Campagne programmée pour provoquer ce qu’elle prétend éviter?
La campagne de l’OMS a toutes les caractéristiques de communications contre-productives déjà vues dans le passé. Que ce soit celle de Nancy Reagan contre les drogues, ou les tournées des cigarettiers dans les écoles des années 1980', elles ont toutes abouti à faire augmenter la consommation qu’elles prétendaient faire reculer.Ce type de communication provoque ce qu’elle prétend faire éviter chez les jeunes. Mais elle incite les parents à adopter une attitude de crainte et court-circuiter toute réflexion rationnelle. Des effets qui permettent d’obtenir des crédits dans une fuite en avant pour mener la « guerre » à un problème initialement inexistant.
« Les perceptions négatives et les craintes du grand public, renforcées par l’image négative que véhiculent les médias, ont fait des drogues et de ceux qui en consomment des “cibles faciles” pour les politiciens et d’autres élus en quête de voix. L’exemple le plus frappant est ce que les sociologues ont qualifié de “panique morale”, qui consiste à attribuer de façon exagérée ou mensongère un comportement dangereux à un groupe particulier, tel qu’une minorité ou une sous-culture (souvent en exposant des cas extrêmes comme s’ils étaient ordinaires) », rapport 2017 (p. 28) de la Commission globale de politique en matière de drogues (GCDP).Dans un article sur cette nouvelle campagne de l’OMS, le Dr Philippe Arvers, médecin des armées et administrateur de la Société francophone de tabacologie (SFT), s’interroge sur cette attaque ciblée.
« Cette année, au lieu de se focaliser sur le tabac chauffé, l’OMS veut diaboliser la nicotine en utilisant des enfants. Les affiches proposées sont plus que tendancieuses et ne reposent sur aucun fondement scientifique. Au contraire, elles peuvent être incitatives à expérimenter les produits du tabac », Dr Philippe Arvers, article sur son compte Linkedin.
Incompétence abyssale des cadres de l’OMS sur le sujet
Il est difficile de déterminer, sans enquête indépendante ayant accès à des documents et à la nature des sources de financement de ce programme de l’OMS, si la campagne est motivée pour servir des intérêts financiers ou si elle n’est que le fruit d’une incompétence larvée dans une vision étriquée.Au crédit de la lecture d’un moteur idéologique arriéré, il est clair que l’expertise des cadres de l’OMS sur la réduction des risques face au tabagisme est affligeante de nullité. La présentation de Ranti Fayokun au Conseil exécutif en février dernier à Genève sur le sujet — disponible en replay sur le site de l’OMS — est symptomatique à ce sujet : ignorance de notion basique de chimie, contresens sur des données scientifiques, malhonnêteté intellectuelle, absence de toute réflexion de gestion des risques et mépris du public concerné.
De son côté, Vinayak Prasad, directeur du programme Initiative pour un monde sans tabac (TFI) de l’OMS financé par la Bloomberg Philanthropies Company, a mené la campagne médiatique anti-vape autour du rapport Mpower à l’été 2019. Auparavant, il a été haut fonctionnaire de l’État indien durant 18 ans, notamment au ministère des Finances. Son interview avec David Nazar, enregistré fin février 2020, parle de lui-même sur l’absence de prise en compte des réalités humaines et des données scientifiques qui ne souscrivent pas à son a priori.
Qui a intérêt à empêcher les fumeurs de sortir de la cigarette?
Mais si l’OMS viole aussi brutalement ses principes de fonctionnement, à la fois d’honnêteté scientifique et de respect des votes de la Convention, ainsi que les principes mêmes de la Convention, on peut se demander si ce n’est peut-être pas par un effet d’une troisième violation de la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac : celle stipulée à son article 5.3, d’élaborer les programmes anti-tabac à l’abri de l’influence de l’industrie du tabac.
Or, le cas indien est, au minimum, troublant. Troisième producteur mondial de tabac et actionnaire d’ITC — le Big Tobacco indien —, l’influence de l’Inde sur la Convention anti-tabac de l’OMS s’est accrue de manière prépondérante ces dernières années. D’une part de manière officielle, à travers l’organisation de la COP 7 à Delhi en 2016 et la présidence par Preeti Sudan de la COP 8 à Genève en 2018 notamment.
Des financements par une structure économique à but lucratif et totalement opaque financièrement sont incompatibles avec l’exigence de garantir l’indépendance des activités de l’OMS de l’influence d’intérêts nocifs. Par exemple, comment savoir si les choix stratégiques ne visent pas à pervertir un programme en le détournant vers la lutte contre un moyen d’arrêt tabagique pour protéger des intérêts en place ?
Or Bloomberg a déjà privilégié l’intérêt de ses affaires à l’honnêteté et à la vérité par le passé. Bloomberg News a notamment étouffé la révélation d’un scandale de corruption dans l’élite chinoise pour arranger un futur partenariat économique, comme le montre l’affaire révélée en avril par la National Public Radio (NPR).
La poursuite d’affaires de Bloomberg avec des États tabagiques tels que l’Inde, la Thaïlande ou la Chine sont évidentes, bien qu’aucun détail n’est accessible en raison de l’opacité totale de Bloomberg. Le régime de LLC fait que la Bloomberg Philanthropies Company, n’est pas philanthropique. C’est une compagnie qui vend de la philanthropie. Et nul ne peut juger de la qualité du produit en raison de l’opacité totale sur son fonctionnement et son économie.
Au vu des attitudes incohérentes des organisations que Bloomberg finance dans le domaine « anti-tabac », on ne peut pas écarter que l’affairiste les utilise en monnaie d’échange pour arranger ses partenaires économiques, comme cela a été le cas avec la Chine dans le dossier étouffé par son journal du scandale de corruption.
« En jouant le jeu d’ITC, le gouvernement protège et promeut la part de marché monopolistique de 80 % dont jouit ITC. Cela va à l’encontre du principe de concurrence dans l’intérêt du consommateur. ITC a réussi à invoquer des raisons de santé comme si les cigarettes fabriquées par ITC protégeaient la santé du fumeur et celles fabriquées uniquement par des étrangers provoquaient le cancer », soulignait déjà en 2012 l’analyste financier Janardan Kothari sur MoneyLife India.D’autre part, l'Inde a accrue son influence au sein des organes de direction à l’OMS par la nomination en son sein d’ex-haut-fonctionnaires indiens. C'est un secret de pacotille, l’Inde milite pour la prohibition du vapotage qui fait concurrence à son tabac et ses cigarettes. Depuis la prohibition de la vape en Inde, ITC a d’ailleurs lancé en début d’année ses nouvelles cigarettes « fruitées » (voir photo) pour essayer de récupérer des clients.
« Dans un sens faible, le décret de prohibition du vapotage ne fait que susciter l’inquiétude que le gouvernement [Indien] utilise la santé des individus comme un écran de fumée pour une augmentation de ses revenus. Le fait d’être le plus grand actionnaire de la plus grande entreprise de tabac donne au gouvernement une incitation directe à ne pas faire progresser la santé publique », Nihal Sahu et Vedantha Sai, dans l’International Journal of Constitutional Law du 29 février 2020.
Financements opaques par un oligarque à la morale douteuse
De même, les financements de l’OMS par la Bloomberg Philanthropies Company, qui n’étant pas une fondation ne présente aucune transparence de ses comptes, sont aussi extrêmement problématiques puisque personne ne peut savoir quels intérêts financiers sont ainsi défendus et représentés. Aucun élément financier n’est accessible de manière transparente. D’une part, Michael Bloomberg refuse de publier sa propre déclaration d’impôt, et surtout, d’autre part, il a enregistré sa compagnie « philanthropique » sous le régime de Liability Limited Company (LLC) permettant l’opacité totale sur les comptes.« Une “LLC philanthropique” peut contourner les règles habituelles en toute légalité. Elle n’est soumise à aucune obligation annuelle de distribution minimum de fonds à des causes caritatives, ni à aucune restriction concernant les délits d’initiés (lorsqu’un donateur doit s’interdire de faire un don qui lui profite directement) », précisent les sociologues Linsey McGoey, Darren Thiel et Robin West de l’Université d’Essex (UK), dans leur article de 2018, Le philanthrocapitalisme et les « crimes des dominants ».Dans son ouvrage Follow the money, Sarah Reckhow, politologue de l’Université du Michigan, estime que ces nouvelles LLC constituent une évolution antidémocratique de la « philanthropie » en rendant toute recherche indépendante impossible à leur propos. Rien ne permet au public de connaitre les liens financiers, ou leurs absences, de Bloomberg et de ses entreprises avec les différents intérêts économiques sur le sujet. Il est incompréhensible qu’une telle opacité soit acceptée en regard de l’article 5.3 de la CCLAT.
Des financements par une structure économique à but lucratif et totalement opaque financièrement sont incompatibles avec l’exigence de garantir l’indépendance des activités de l’OMS de l’influence d’intérêts nocifs. Par exemple, comment savoir si les choix stratégiques ne visent pas à pervertir un programme en le détournant vers la lutte contre un moyen d’arrêt tabagique pour protéger des intérêts en place ?
Or Bloomberg a déjà privilégié l’intérêt de ses affaires à l’honnêteté et à la vérité par le passé. Bloomberg News a notamment étouffé la révélation d’un scandale de corruption dans l’élite chinoise pour arranger un futur partenariat économique, comme le montre l’affaire révélée en avril par la National Public Radio (NPR).
Au vu des attitudes incohérentes des organisations que Bloomberg finance dans le domaine « anti-tabac », on ne peut pas écarter que l’affairiste les utilise en monnaie d’échange pour arranger ses partenaires économiques, comme cela a été le cas avec la Chine dans le dossier étouffé par son journal du scandale de corruption.
Les violations des droits humains sont-elles bonnes pour la santé ?
Dans sa haine des vapoteurs, les félicitations récurrentes de l’OMS aux violations de droits humains sont ahurissantes. Une publication de Sovape a listé en janvier certaines des mal-conduites de l’OMS sur le sujet. Exactions de la junte militaire en Thaïlande où sévit le Monopole du tabac thaïlandais, menaces du dictateur cinglé Rodrigo Duterte aux Philippines, répression en Inde où 275 millions de consommateurs de nicotine sont forcés à utiliser les produits les plus nocifs, et modèle totalitaire Nord-Coréen bénéficient du soutien de l’OMS.Une enquête indépendante est nécessaire
Dans ces conditions, une enquête sur les activités et les procédures de décision de l’OMS sur ce dossier est absolument nécessaire pour lever les doutes sur une éventuelle stratégie de manipulation ou d'instrumentalisation, clarifier le niveau de compétences des responsables, et éventuellement donner des balises d’un fonctionnement efficace et honnête à l’institution sur le sujet.
Des chercheurs de l’Université d’Édimbourg ont déjà alerté en 2018 sur le risque de stratégie de « cheval de Troie » au sein d’accord multilatéral concernant la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac. Le dernier épisode de cette nouvelle campagne de l'OMS concrétise cette crainte.
Des chercheurs de l’Université d’Édimbourg ont déjà alerté en 2018 sur le risque de stratégie de « cheval de Troie » au sein d’accord multilatéral concernant la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac. Le dernier épisode de cette nouvelle campagne de l'OMS concrétise cette crainte.
« Les deux organisations [l’OMS et la Banque mondiale] sont financées par une poignée de philanthropies privées et font face à des risques similaires pour une lutte antitabac efficace : réduction de la responsabilisation et de la mobilisation des ressources, mauvaise autorité décisionnelle en raison de l’influence spécifique des donateurs et difficulté de suivi et d’évaluation », souligne l’étude dirigée par le Dr Mitsuru Mukaigawara, publiée par Wellcome Open Research.Une enquête indépendante devrait chercher à déterminer si la direction de l’OMS :
- viole le principe de réduction des risques de la définition (1.d) de la lutte anti-tabac du texte fondateur de la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac
- a violé la décision de la dernière assemblée (COP8) de la Convention-cadre avec cette campagne assimilant le vapotage au tabac
- respecte ou au contraire nuit aux politiques anti-tabac de pays membres, notamment du Royaume-Uni ou de la France
- respecte dans l’élaboration de ses programmes le principe d’indépendance envers les intérêts de l’industrie du tabac, notamment de l’Inde actionnaire des cigarettiers ITC et VST
- s’assure de l’indépendance et de la probité de ses sources financières, notamment celle de Bloomberg qui est totalement opaque au public
- examine et analyse avec rigueur et sérieux les études et données scientifiques à disposition, ce qui semble improbable à la lecture des publications de l’OMS sur le sujet
D’autres sujets connexes devraient aussi être éclairés par un tel audit. L’OMS respecte-t-elle le principe médical de ne pas nuire — « primum non nocere » —, en incitant des fumeurs à ne pas arrêter de fumer à l’aide du vapotage ? Le droit à la santé comprend la réduction des risques, ce qui dans la tradition humaniste s’enracine dans le droit individuel à la sauvegarde de sa propre intégrité physique. En incitant à la prohibition ou au maximum d’entraves à l’accès légal du moyen de réduire les risques pour les fumeurs, l’OMS respecte-t-elle encore ce droit humain ? Le soutien à des exactions et répressions violentes de régimes autoritaires contre les usagers de vapotage, en Thaïlande, Inde et Philippines notamment, devrait aussi être examiné.
Il est urgent que les pays démocratiques, soucieux des droits humains et d’approches de santé publique efficaces face au tabagisme, réagissent face à la dérive toxique de l’OMS contre les vapoteurs, et qui, de fait, favorise le tabagisme et les industries bénéficiant de ce fléau sanitaire. La crédibilité des autorités de santé des pays démocratiques est aussi en jeu. Ne pas dénoncer cette campagne outrancière et nocive de l’OMS serait de facto s’en faire complices aux yeux du public concerné. Et la période n'est pas à la confiance aveugle...
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