Soutien au tabac, corruption ou crétinerie? L'OMS fait une compilation des pires fakenews sur la vape... mais au 1er degré!

Le pire du web réuni sur une page. C'est ce que propose depuis avant-hier l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à propos du vapotage. Soit le département de la communication de l'OMS cultive la parodie sordide, soit l'état de déréliction scientifique et morale de l'organisation onusienne a atteint un point de non retour. Cette nouvelle page de l'OMS fabrique du doute au mépris du principe fondamental d’Hippocrate: ne pas nuire. Le sujet  mis en question par l'OMS n'est pas l'estimation appropriée de la réduction des risques pour le fumeur qui passe au vapotage. Mais un affolant et insensé délire que le vapotage pourrait "être plus dangereux" que de fumer. "Cela dépend d'une série de facteurs", prétend l'OMS pour contourner toute explication rationnelle et scientifique. Pour paraphraser la réaction à chaud d'un chercheur: il y a plus de science sur un site anti-vaxx que dans cette communication de l'OMS.

Salir le vapotage pour condamner les fumeurs aux cigarettes et aux cancers

Et en effet, la page présentée sous forme d'un questions/réponses, sans aucun nom d'auteur référent, semble emprunter une stratégie de communication comparable aux sites anti-vaccin: amalgame fumeux, fausse information et éléments décontextualisés pour en biaiser le sens. Simplement de l'anti-science. Exemple révélateur de la stratégie de tromperie, la page sous-entend sans l'affirmer que la nicotine serait un risque particulier au vapotage. De quoi être rassuré en contraste sur les cigarettes.

Mentir...

Mais c'est presque un détail dans la déferlante de stupidités obscurantistes. On peut aussi lire, entre autres conneries, que le "liquide de vapotage peut brûler la peau". L'OMS affirme également qu'il n'y aurait "pas assez de preuve" que le vapotage permet d'arrêter de fumer. Pour arrêter de fumer, essayez plutôt le vapotage que "les preuves" inexistantes de l'OMS. Mais éventuellement vous pouvez lire les études scientifiques pour savoir que les preuves existent.

et encore mentir...

Bien que presque toutes les réponses présentées par l'OMS soient tournées spécifiquement contre le vapotage de nicotine, un paragraphe l'amalgame aux pneumopathies américaines, sans dire qu'elles sont liées aux liquides frelatés à la vitamine E du marché noir du THC. Tout en se référant au rapport du Center for Disease Control de décembre qui a clairement avoué ce point avec plusieurs mois de retard. C'est d'ailleurs le seul document référencé, mais en déformant gravement son contenu, par l'OMS. 

L'OMS préfère prohiber le moyen d'éviter 7 millions de morts par an

De mensonges en tromperies, l'OMS nous amène au point désiré par les promoteurs de la communication. Le vapotage doit-il être prohibé ? "Les pays peuvent choisir d'interdire le vapotage", puis, "lorsqu'il n'est pas interdit, il doit être réglementé". Le tabagisme tue, selon les estimations de l'OMS elle-même, près de 7 millions de personnes dans le monde chaque année. Et c'est donc pour interdire le moyen d'arrêter de fumer que l'organisation mobilise ses ressources et son énergie.

[Add 15h30] Les experts britanniques ont réagi à ce nouveau document de l'OMS sur le Science Media Center. "Ce texte de l'OMS est trompeur à plusieurs titres. Il prétend que le vapotage de nicotine est la cause de la vague de maladie pulmonaire aiguë aux États-Unis en 2019, alors qu'il s'agissait en fait du vapotage de produits au cannabis [frelatés]. Il indique qu'il n'y a aucune preuve solide que le vapotage soit un moyen efficace d'arrêter de fumer, alors qu'en fait, il existe des preuves d'essais cliniques du plus haut niveau démontrant que le vapotage est plus efficace que les thérapies de remplacement de la nicotine approuvées par l'OMS. Il répond à la question de savoir si les cigarettes électroniques sont plus dangereuses que les cigarettes de tabac en suggérant que nous ne savons pas, alors qu'en fait elles sont clairement moins nocives. De cette manière, l'OMS fausse les preuves scientifiques disponibles", déclare notamment le Pr John Britton, directeur du Centre d'études sur le tabac de l'Université de Nottingham. [/]

L'OMS, une institution éminemment pourrie

A qui profite cette communication criminelle ? Une annonce transparente des sponsors de l'OMS et de leurs intérêts financiers, ainsi que les conflits d'intérêts de ses membres et de ses employés, est urgente. En attendant, on ne peut que s'interroger sur l'opacité des intérêts de Michael Bloomberg, 6e fortune mondiale, candidat à la Maison blanche et parrain financier de l'OMS sur ce dossier. 

Pour ce qui est du financement par l'industrie pharmaceutique, on s'interroge moins. Les traitements des cancers sont voués à devenir l'eldorado de la pharma au 21e siècle. Quand aux intérêts tabagiques de l'Inde, du Brésil et de la Thaïlande, ils ne sont pas un grand mystère malgré le tabou dont ils jouissent. La violation du principe d'indépendance de la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac (CCLAT) de l'OMS des intérêts tabagiques (article 5.3) est aussi manifeste que passée sous silence.

A quelques mois de la COP9 anti-tabac de l'OMS aux Pays-Bas, dont le Secrétariat cache au public le lieu et les dates précises, cette nouvelle offensive contre la réduction des risques soulève la question des raisons du soutien financier des pays démocratiques à ces agissements, qui visiblement s'associent de facto à des intérêts sordides et délétères. Ceci intervient également après la scandaleuse conférence au nom de l'OMS de Ranti Fayokun devant le Congrès des Philippines en décembre, la confirmation de la corruption des experts de l'OMS sur l'opioïde de synthèse Oxycontin et les soupçons de détournements de fonds en profitant de la crise d'Ebola. Cette publication confirme en creux l'état de putréfaction avancée des cadres de l'organisation. L'OMS a ainsi franchi un nouveau pas: elle protège le tabac contre la menace salutaire du vapotage.


Commentaires

  1. Moyens de demander une/des enquêtes sur le fonctionnement du secrétariat de la FCTC, le détail des financements privés (non transparents aujourd'hui), la rétractation des informations fallacieuses sous peine de suspension des contributions (France, UK, Union Européenne). Questions au gouvernement et à la Commission via député(e)s? Le document à potasser:
    https://www.who.int/fctc/cop/sessions/cop8/FCTC_COP8(10).pdf?ua=10

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  2. En googlant in peu plus, on retrouve comme coupable initial l'AFP (comme trop souvent) et on voit qu'ils parlent de "rapport" alors qu'il ne s'agit que des questions/réponses. 20 minutes prend le temps de citer la critique des anglais... et mentionne le fameux glycol que excite Bourdin, mais pas Thomas.
    https://www.20minutes.fr/sante/2701375-20200122-oms-aucun-doute-cigarettes-electroniques-nocives

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    1. Quand j'ai écrit ce billet, la dépêche de l'AFP n'avait pas encore été diffusée. Que les journalistes du pool santé de l'AFP considèrent comme rapport une page internet autour de 9 ragots dénichés dans la vase d'internet, situe le niveau intellectuel des 3 journalistes dudit pool santé. Ca lève le doute sur le fait qu'ils ne lisent jamais plus que les résumé des articles scientifiques qu'ils relatent.

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