La campagne de désinformation américaine de 2019 a violemment frappé les fumeurs anglais

Fin 2019, près de 70 % des fumeurs anglais ne savaient pas que vapoter est moins nocif que de continuer de fumer. Un taux de désinformation qui n’a jamais été aussi tragique jusque-là. Cause évidente, la responsabilité meurtrière des autorités sanitaires américaines dépasse les seuls États-Unis. Alors qu’ils avaient connaissance de la source des atteintes pulmonaires des jeunes Américains, établie par une analyse du Waldsworth center dès le 19 août, les responsables des CDC et de la FDA américaines ont déclenché une campagne médiatique de terreur contre le vapotage à l’été 2019. L’onde de choc du dénigrement mensonger a largement atteint le reste du monde. Publiée en juin dans le JAMA Network, une étude de l’University College de Londres (UCL) évalue le préjudice dans l’opinion des fumeurs anglais.

L’écroulement de la perception correcte des risques chez les fumeurs anglais

Basée sur le suivi du Smoking Toolkit Study (STS) auprès d’un panel d’anglais de plus de 16 ans, la recherche a mesuré la perception de 3215 fumeurs envers le vapotage. La part de fumeurs anglais à croire que le vapotage est plus nocif que de fumer a bondi de 37 %, passant de 12,7 % avant la campagne médiatique à 17,2 % après. Ceux croyant les deux produits aussi nocifs sont passés de 39,9 % à 43,8 %. Les sans opinion ont baissé à 8,1 % contre 10,4 % auparavant. Tandis que la perception correcte d’une réduction des risques de vapoter par rapport à continuer de fumer ne concerne plus que 30,9 % alors qu’elle était de 37 % avant la tempête médiatique.

13 781 fumeurs anglais ont répondu au cours des quatre années de suivi de la perception
des risques relatifs du vapotage par rapport au tabagisme du STS 

La détérioration de la perception de la réduction des risques de vapoter chez les fumeurs pourrait avoir des conséquences négatives. « Il est possible que les personnes qui avaient cessé de fumer des cigarettes avec le vapotage puissent maintenant retourner à fumer, et les fumeurs de cigarettes pourraient être dissuadés d’utiliser des dispositifs de vapotage pour les aider à cesser de fumer », souligne l’étude menée par Harry Tattan-Birch, de l’Institut d’épidémiologie de l’UCL. Ajoutant que « d’autre part, les jeunes qui n’ont jamais fumé pourraient être dissuadés d’essayer la cigarette électronique ».

Brian King du CDC et Mitch Zeller de la FDA savaient dès le 19 août

La tempête médiatique anti-vape s’était emballée suite à la conférence de presse du 23 août des autorités sanitaires américaines. Pourtant, les intervenants Brian King, responsable tabac des Centers for Disease Control (CDC), et Mitch Zeller, chef de la section tabac de la Food and Drug Administration (FDA), savaient la source des atteintes pulmonaires des jeunes depuis quatre jours. Mais face aux principaux médias du pays, ils ont préféré entretenir le doute et la peur. 

« Notre laboratoire a été le premier à identifier l’acétate de vitamine E dans les liquides de vaporisateur récupérés chez les patients souffrant de lésions pulmonaires, ce que nous avons rapidement signalé aux responsables des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis, de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et des responsables de la santé publique de nombreux États par téléconférence et par courriel le 19 août 2019 », le Pr David C. Spink., chef du Laboratoire de chimie analytique organique de Wadsworth et auteur principal de l’analyse publiée par la revue Toxics en janvier 2020.

Le rapport du Waldsworth center, du département de santé de New York, établissant le lien entre la crise de malades pulmonaires et les produits du marché noir du THC frelatés à l’acétate de vitamine E leur avait été envoyé le 19 août. En dépit de cette analyse, les deux responsables fédéraux ont déclaré aux médias n’avoir aucun indice de la source des atteintes, préférant jeter les soupçons sur le vapotage nicotiné à travers le vocabulaire choisi. 

La banalité du mal

L’épidémie de mensonges

Plus de 80 % des jeunes hospitalisés pour cette atteinte pulmonaire l’ont été après la tempête médiatique anti-vape déclenchée par la conférence de presse de Brian King et Mitch Zeller. Ils n’ont pas été prévenus du réel danger par les autorités sanitaires américaines. L’épidémie de désinformation a contaminé l’ensemble de la planète, comme l’illustre l’étude de l’University College de Londres. 

Dans plusieurs pays, notamment en Inde où l’État possède une large part du capital du principal cigarettier, elle a été prétexte à la prohibition totale de vente des produits de vapotage. Ce sont des centaines de millions de fumeurs qui ont été abusés et maintenus dans le tabagisme par la communication trompeuse si ce n’est menteuse des responsables américains sur cette affaire. 

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