Les associations de la vape sonnent la mobilisation en France

Merci la Vape Pétition en France
L’AIDUCE, Sovape, la Vape Du Cœur et la Fivape ont lancé ce 31 mai une pétition, adossée à un questionnaire facultatif, sur le site vape.fr. Les quatre associations historiques de la vape française engagent le rapport de force face aux menaces contre l’outil de réduction des risques le plus utilisé et efficace pour arrêter de fumer*. Au moment de boucler ce billet, plusieurs milliers de personnes ont déjà signé la pétition contre la suppression d'arômes, contre une taxe et contre la désinformation, à peine une douzaine d'heures après son lancement.

* Disclaimer: je suis adhérent à l’AIDUCE, à la Vape du Cœur, et vice-président de Sovape.

Campagnes de dénigrement, pressions pour interdire les arômes, projet de surtaxe de la Commission européenne, désinformation permanente. L’outil de réduction des risques le plus utilisé et le plus efficace pour arrêter de fumer essuie attaque sur attaque. Un climat délétère au point d’avoir relancé le tabagisme, alors qu’il chutait lorsque la vape avait une petite place dans la politique antitabac en France.

Au moment où le renouvellement du Plan national de lutte contre le tabagisme (PNLT) se discute en haut de l’État, la révision de la directive TPD s’amorce et que la Commission européenne veut imposer une taxe antivape, qu’elle va proposer aux États de l’Union européenne (UE) d’ici décembre, les défenseurs du moyen de réduction des risques sonnent la mobilisation. 

Pétition de l'AIDUCE, Sovape, la Vape du Coeur et la Fivape
Cliquer sur l’image ou vape.fr pour participer à la pétition

Les quatre associations historiques du vapotage en France lancent l’opération Merci la vape, pour : 

  • S’élever contre les demandes de suppression des arômes, condamnant les usagers au seul « goût tabac »
  • Refuser les projets de taxes supplémentaires
  • Faire cesser le dénigrement du vapotage
  • Dénoncer la désinformation

L’AIDUCE, association de défense des usagers, Sovape, collectif en faveur de la réduction des risques contre le tabagisme, la Vape du Cœur, organisation de distribution de vape aux précaires et la FIVAPE, fédération des professionnels de vape indépendants de l’industrie du tabac, appellent à la mobilisation à partir de ce 31 mai jusqu’au 30 septembre. Leur opération articule une pétition, une enquête et une campagne d’adhésion à l’AIDUCE. Les résultats de l’enquête permettront de nourrir un livre blanc dont la publication est prévue à l’automne.

La clef de la réussite sera le terrain

L’opération a valeur de test crucial. Dans le climat politico-médiatique hostile à la réduction des risques, créé par les organisations antivapes bénéficiant de millions de subventions, la défense de la vape doit mobiliser en nombre pour répondre au rapport de force. La plupart des médias ayant choisi le dénigrement sensationnaliste, le succès de l’opération devra donc passer par la mobilisation des réseaux propres à la vape. Autrement dit, la clef de la réussite de l’opération sera le terrain. 

En cas d’échec, l’avenir de la filière, dont dépendent près de 15 000 emplois, pourrait se compliquer. S’il était condamné à vendre quelques e-liquides goût « tabac » à un prix doublé par la taxe de la Commission, le secteur du vapotage perdrait de nombreux clients retournant vers la cigarette ou se tournant vers des sources parallèles. En Finlande, l’introduction combinée d’une taxe et de l’interdiction des arômes autres que « tabac » a entrainé la disparition de 72 % des magasins de vape en 2017. En Allemagne, la taxe est en train de décimer le secteur

Défendre le droit d’arrêter de fumer

Du côté des usagers, la perspective de devoir passer par des sources parallèles, que ce soit l’autoproduction à « l’aveugle » avec des arômes alimentaires non testés pour la vape ou un marché noir à la qualité aléatoire, devrait motiver à s’opposer à ces mesures délétères. Encore faut-il que ce public soit conscient des enjeux, alors que les médias mainstreams distillent une information à sens unique contre le vapotage. D’où l’importance stratégique du travail de terrain des réseaux de vape.

Sans l'exclusion de la vape de la politique antitabac, le tabagisme aurait continué de chuter en France
Au-delà des usagers actuels, l’enjeu concerne aussi les usagers potentiels, autrement dit les 31,8 % de Français qui fument, selon les chiffres publiés par Santé Publique France ce 31 mai. En principe, cette perspective devrait motiver le milieu de la santé à soutenir l’opération. La vape a déjà permis à plus de deux millions de Français de sortir du tabagisme. 

Le nombre de fumeurs s’était écroulé lorsque la DGS, sous la direction du Pr Benoît Vallet, avait intégré l’outil aux opérations telles que le Mois Sans Tabac. Sous la direction de Jérôme Salomon, tout cela a été détruit et le tabagisme est reparti à la hausse malgré les hausses vertigineuses des taxes tabac. C’est une démonstration in vivo, plutôt malheureuse, de l’apport incontournable du vapotage pour une politique antitabac efficace.

Résister au Maccarthisme antivape

Cependant, le climat de chasse aux sorcières ne permettra probablement pas de compter sur un soutien massif du milieu de la santé. Le chantage à la subvention, par la DGS et la MILDECA, met en péril de disparition des organisations qui s’étaient impliquées dans l’arrêt tabagique à l’aide de la vape. Pour survivre financièrement, elles sont contraintes aujourd’hui d’édulcorer leur discours et abandonner la reconnaissance du droit à arrêter de fumer avec la vape. 

Un retour à la liberté de pouvoir aider le public à arrêter de fumer avec la vape, passe par un succès de cette mobilisation et un changement du rapport de force. Mais, dans le milieu de la santé français, seuls quelques courageux pourront prendre le risque d’exprimer leur soutien. 

Mouvement public de santé

Manifestation de vapoteurs à Paris
C’est donc bien au public de faire entendre sa voix en faveur de son droit à la réduction des risques par un accès au vapotage sans entraves artificielles et absurdes. Pour que ce public puisse s’exprimer, le réseau de la vape, des médias spécialisés jusqu’aux magasins, doit répandre l’information de cette opération. C’est à ce prix que la vape ne se fera pas enterrer en France comme elle vient de l’être aux Pays-Bas ou en Allemagne. À tout le monde de jouer. Des millions de vies peuvent être sauvées. 

Références :

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