The Slander Factory: le BMJ censure le droit de réponse du Dr Farsalinos
Cela ressemble à une exécution sommaire. Sans que l’accusé n'ait même la possibilité de se défendre d’accusations qu’il conteste radicalement. Pour se défendre, le Dr Konstantinos Farsalinos a dû utiliser la plateforme Qeios pour publier sa réponse face aux accusations. La revue BMJ a publié le 2 juin un nouvel article de Stéphane Horel, du Monde, et Ties Keyzer, d’Investigative Desk, intitulé « Covid-19 : comment les défenseurs de la réduction des risques et l’industrie du tabac capitalisent sur la pandémie pour promouvoir la nicotine ».
Les deux journalistes y réitèrent, entre autres, plusieurs accusations que le Dr Konstantinos Farsalinos avait déjà démenties. Le scientifique grec étudie la possibilité de poursuites judiciaires, « selon les coûts qu’elles représenteront », précise-t-il dans une allocution en vidéo au Global Forum on Nicotine 2021 diffusée ce 17 juin.
Dans sa présentation, le scientifique grec précise l’ensemble des échanges par emails en novembre 2020 avec les journalistes d’Investigative Desk. Dans leurs articles, les journalistes ont décidé d’ignorer les réponses du scientifique sur les faits qu’ils lui reprochent et de ne pas même évoquer ses contestations.
De même, « nous n’avons jamais évoqué la réduction des risques face au tabagisme dans ces échanges », précise le Dr Farsalinos en réaction au titre de l’article dans le BMJ. Il ajoute que ses « recherches sur la COVID-19 et le système cholinergique n’ont rien à voir avec la réduction des risques face au tabagisme ». On peut d'aillerus noter que d’autres cibles de l’article des deux journalistes, comme le neuroscientifique émérite Jean-Pierre Changeux, n’ont jamais fait de recherche ou évoqué les questions de réduction des risques.
Censure choisie des commentaires par le BMJ
Suivant une tactique déjà utilisée par la revue du même éditeur Tobacco Control, les commentaires critiques à l’article de la part de personnes sans lien direct ou indirect d’intérêts avec l’industrie du tabac sont rejetés sans explication par le BMJ. Y compris le mien. Et évidemment, celui de la principale victime de la cabale. L’effet pour le lecteur naïf est l’impression qu’il n’y a pas d’opposition à l’accusation.« Bien que j’aie soumis à plusieurs reprises une réponse à l’article du BMJ, rien n’a jamais été publié. De même, aucune de mes lettres aux médias qui publiaient des articles de journalistes d’Investigative Desk n’a été rendue publique par les médias », explique le Dr Farsalinos dans sa réponse publiée sur Qeios.
Lien d’intérêts occulte du journaliste Ties Keyzer
Dans l’article lui-même, bien que ce soit un standard pour une revue scientifique comme le BMJ, le journaliste Ties Keyzer, d’Investigative Desk, ne déclare pas l’ensemble de ses conflits d’intérêts. Notamment le contrat de financement d’Investigative Desk par Bloomberg via l’Université de Bath. Comme relaté précédemment, ce contrat inclus une clause, totalement indigne d’être acceptée par un journaliste intègre, interdisant aux journalistes de mentionner être financés par l’affairiste américain.
L’Université de Bath prétend que ce contrat ne concernait pas le financement de la campagne de calomnies contre le Dr Farsalinos. L’Université de Bath assure aussi que le financement du milliardaire Bloomberg via ses services n’a pas influencé les journalistes d’Investigative Desk. Une thèse plutôt surprenante sur l’absence d’influence d’un financement indirect occulte. Financement par un milliardaire connu pour ses méthodes de censure et de harcèlement contre les journalistes gênant ses affaires financières.
Le BMJ censure la réponse du Dr Farsalinos
Dans sa réponse publiée sur la plateforme Qeios, le Dr Farsalinos conteste plusieurs éléments factuels présentés par les deux journalistes dans le BMJ. En premier lieu, il rappelle qu’il est un associé externe non rémunéré et n’ayant bénéficié d’aucun avantage matériel du laboratoire d’immunologie de l’Université de Patras. « Cela m’exclut de tout conflit d’intérêts pertinent avec le Laboratoire et son directeur », précise le Dr Farsalinos.Ce fait s’oppose aux affirmations des deux journalistes, qui ne présentent aucun document à l’appui de leurs dires dans leurs articles. « Bien que les journalistes auraient pu vérifier ces informations de manière indépendante, en demandant à l’Université ou au Laboratoire, et qu’ils auraient dû fournir ces documents comme preuve de leurs affirmations », ajoute le Dr Farsalinos.
Le Dr Farsalinos rappelle aussi qu’il n’a jamais participé aux activités de NoSmoke, projet financé par la Foundation Smoke-Free World. Enfin, le scientifique souligne qu’il a déclaré ses liens d’intérêt pertinent. Il donne en exemple, le financement de l’association American E-Liquid Manufacturing Standards Association pour un projet de recherche en 2013, qui a été rapporté non seulement dans les publications concernées en 2014 et 2015, mais aussi dans plusieurs autres publications jusqu’en 2020.
« Les journalistes affirment que je ne présente pas mes conflits d’intérêts passés dans les études que je publie. Il s’agit d’une fausse allégation. Non seulement je rends compte de tous les conflits pertinents et du financement en toute transparence dans toutes mes publications, mais je les signale également pendant beaucoup plus longtemps que la période de 36 mois dictée par le Comité international des rédacteurs en chef de revues médicales », souligne Konstantinos Farsalinos dans sa réponse publiée sur Qeios.
Horel et Keyzer semblent ne pas savoir non plus lire une étude
L’article dans le BMJ a de quoi étonner aussi sur le volet scientifique. Horel et Keyzer affirment qu’il « a été depuis catégoriquement réfuté que le tabagisme protège contre le covid-19. Parmi d’autres études, l’ensemble de données OpenSafely, basé sur les dossiers de soins primaires de 17,3 millions d’adultes au Royaume-Uni, a révélé que le tabagisme, lorsqu’il est ajusté en fonction de l’âge et du sexe, était associé à une probabilité accrue de décès lié au covid-19 de 14 % ».
Sauf que l’étude sur ces données publiée dans Nature en juillet montre que le risque pondéré pour les fumeurs est de 11 % moindre de mourir de Covid-19 que les jamais fumeurs. Tandis que les ex-fumeurs ont un surrisque de 19 %.
« Le tabagisme actuel et ancien était associé à un risque plus élevé dans les modèles ajustés seulement en fonction de l’âge et du sexe, mais dans le modèle entièrement ajusté, le tabagisme actuel était associé à un risque plus faible (HR 0,89 entièrement ajusté (0,82-0,97)), ce qui concorde avec la prévalence plus faible que prévu du tabagisme observée dans des études précédentes chez des patients atteints de COVID-19 en Chine, France et aux États-Unis », expliquent les chercheurs de l’étude sur les données OpenSAFELY publiée dans Nature.
Les deux journalistes ont donc tenté d’ajouter un habillage scientifique à leur réquisitoire. Cependant, même sur ce point ils ne peuvent s’empêcher de manipuler et déformer les faits, pourtant facilement compréhensibles et vérifiables. Les éditeurs de la revue BMJ auraient dû corriger aussi ses erreurs manifestes et grossières avant publication de l’article (ou plus simplement ne pas le publier ce torchon).
L’hypothèse du Dr Farsalinos concerne le système cholinergique
Les données véritablement présentées par Nature et celles d'autres études sont compatibles avec l’hypothèse articulée par le Dr Farsalinos d’un effet de la nicotine et d’autres agonistes cholinergiques.
« Il convient de souligner que ni moi ni aucun autre chercheur rapportant des résultats similaires n’avons jamais suggéré que le tabagisme, l’un des facteurs de risque évitables les plus forts pour une pléthore de maladies, pourrait être utilisé pour la prévention ou le traitement de COVID-19. Au lieu de cela, il s’agit de preuves observationnelles indirectes qui, combinées à des expériences in silico et à des connaissances établies sur la voie anti-inflammatoire cholinergique, ont été utilisées pour générer une hypothèse sur une interaction potentielle entre le SARS-CoV-2 et le système cholinergique », Dr Farsalinos.
À en juger par le niveau scientifique des quelques articles ou documentaires de Stéphane Horel que j’ai lu ou vu, il me paraît très probable que la journaliste ne comprenne simplement pas le sujet de ces recherches.
Opération diffamation
Des accusations de conflits d’intérêts dénuées de preuves. Des citations de données d’études tordues et trompeuses. La censure de tout droit de réponse de l’incriminé, et d’autres critiques. Et une obsession d’amalgamer les « défenseurs de la réduction des risques » au lobby du tabac. Tout cela sans déclarer les financements occultes et scellés sous la clause du secret avec un des milliardaires les plus riches de la planète. Obtenir la tête d’un des chercheurs les plus pointus sur la réduction des risques face au tabagisme est visiblement une opération prioritaire.
Disclaimer: J’ai moi-même été diffamé de manière mensongère par Ayush Joshi, chercheur de l’Université de Bath, dans une présentation publique au congrès ECToH de Berlin en février 2020. L’Université de Bath n’a jamais présenté d’excuse ni publié de démenti malgré mes demandes et le préjudice causé.
Allocution du Dr Farsalinos au GFN 2021 disponible à https://www.youtube.com/embed/M5rAWB75Ui8
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