Bâillon sur la science : deux universitaires dénoncent l'impossibilité de mener des recherches sur la vape aux Etats-Unis
À coup de milliards d’affairistes masquant leurs intérêts derrière la bannière de la philanthropie, le néo-puritanisme a imposé sa chape de plomb aux États-Unis. Deux courageux osent dénoncer la régression qu’il impose à la recherche scientifique dans l’American Journal of Drug and Alcohol Abuse. La Pr Elizabeth Stevens et Scott Sherman, spécialistes de santé de la population à l’Université de New York, dressent le constat effarant du climat contre la recherche scientifique sur le vapotage et l’arrêt tabagique.
L’impossibilité pratique de mener des recherches sur la vape
« Un climat général anti-vape s’est développé au sein du public et de la communauté médicale aux États-Unis », déplorent les deux spécialistes de santé publique, avant de souligner que la « perception négative du vapotage s’accroit et la fausse croyance de plus en plus largement répandue que vapoter est aussi ou plus nocif que fumer représente une importante opportunité manquée en matière de santé publique ».
L’enquête HINTS de l’Institut National du Cancer américain confirme cette évolution désastreuse. Une large majorité (62,2 %) des Américains croient que vapoter est aussi ou plus nocif que fumer, tandis que la part de la population dans le doute a explosé de 5,7 % en 2014 à 24,4 % en 2020. Dans son analyse de ces résultats, Clive Bates, spécialiste britannique de longue date de la réduction des risques face au tabagisme, explique que les « organisations de santé américaines ont cultivé ce malentendu de manière contraire à l’éthique ».
Parmi les innombrables attaques, la Pr Elizabeth Stevens et Scott Sherman citent en exemple le slogan publicitaire affirmant que « vapoter est similaire à sauter d’un avion sans parachute » diffusé par l’organisation subventionnée Anti-Drogue du New Jersey. « En raison d’idées fausses sur sa sureté et pour éviter la controverse face à l’opinion publique, les dirigeants des sites d’études potentiels se montrent hésitants à autoriser des recherches d’intervention avec le vapotage au sein de leurs populations de patients », constatent les chercheurs new yorkais.
Diagramme de Clive Bates, disponible sur son blog dans un récent billet sur l’augmentation des idées fausses sur le vapotage aux États-Unis. |
La recherche sur l’arrêt tabagique avec la vape est interdite aux USA
Vers une bloombergisation de l’Europe ?
Une erreur de santé publique mortelle
Marc Gunther : Michael Bloomberg loves data. Except when he doesn’t. https://medium.com/the-great-vape-debate/michael-bloomberg-loves-data-except-when-he-doesnt-a6abb02d4d0a
Enquête HINTS du National Cancer Institute : https://hints.cancer.gov/view-questions-topics/question-details.aspx?red=1&qid=1282&PK_Cycle=8
Commentaires
Enregistrer un commentaire