Pour plus d'un million de fumeurs sauvés par la vape, combien condamnés à mort par les médias?

Plus de 6 millions. Plus de la moitié des fumeurs en France sont persuadés à tort que vapoter est aussi ou plus nocif que de fumer. C'est un des résultats de l'enquête auprès de plus de 25'000 personnes en 2017 publiée ce matin par Santé Publique France (SPF). Encore plus effarant, seuls 29,7% des fumeurs quotidiens, ceux qui auraient le plus besoin d'aide pour se sortir du tabagisme, savent que le vapotage est moins nocif que leurs cigarettes. La désinformation sanitaire frappe particulièrement les défavorisés et les moins diplômés qui sont plus de 70% à ne pas avoir l'information correcte sur les risques relatifs entre fumer et vapoter.

Pourtant, l'enquête de SPF mesure que 2,6% de la population, soit 1,2 millions de personnes ont arrêté de fumer en utilisant la vape, dont 46% ont ensuite arrêté de vapoter (soit 1,2% de la population). Parmi ces ex-fumeurs ayant utilisé le vapotage, 870'000 (±10%) déclarent que la vape les a aidé, dont 700'000 d'ex-fumeurs quotidiens n'ayant plus fumé depuis plus de six mois. Près de 300'000 autres ex-fumeurs ont utilisé le vapotage mais déclarent que leur arrêt tabagique ne lui doit rien. Parmi les 2,3% de la population à utiliser le vapotage et continuer de fumer, 80,3% d'entre eux déclarent avoir réduit leur consommation, en moyenne de 10,4 cigarettes par jour (pour une consommation à l'origine de 19,7 cigarettes quotidiennes). 

Démission des autorités et stratégie du doute 

En somme, le vapotage est un facteur clef de la baisse de tabagisme en France ces dernières années. Mais alors pourquoi de plus en plus de fumeurs croient à tort que vapoter est aussi ou plus nocif que de continuer de fumer ? L'expérience réelle indique le contraire, mais les médias nous bombardent de fakenews sensationnalistes en permanence. Les autorités sanitaires démissionnent et fuient leur responsabilité laissant un boulevard à la dissémination de la confusion. Dans cette stratégie de diffusion du doute et de la peur, l'Agence France Presse joue un rôle central.

Voici quelques unes des plus grosses fakenews diffusées à grande échelle par l'AFP - liste tristement non-exhaustive:

  • 2015: Reprise mondiale des propos d'une simple lettre sans révision scientifique de chercheurs de Portland qui annoncent de manière insensée que le vapotage est de 5 à 15 fois plus cancérigène que la fumée de cigarette. La lecture critique de leur expérience montre rapidement - mais sa publication prendra trois ans (!) - qu'ils ont simplement fait brûler les vaporettes dont ils ont mesuré les émissions en les poussant à plus de 150% de la limite maximale de puissance.
  • 2015: un correspondant de l'AFP au Japon prétend qu'un scientifique local a mesuré des taux extravaguant de toxique dans l'aérosol de vapotage. En réalité, ce scientifique a cosigné une étude publiée à la même période qui indique l'inverse. La brève de l'AFP fait le tour du monde, tandis que l'étude est restée totalement confidentielle.
  • 2015: le délire du "poumon pop-corn", qui continue de circuler, est répandu en dépit de l'absence de quelconque malade et de toutes prise en compte des doses du diacéthyl qui ont généré des bronchiolites oblitérantes chez des travailleurs de l'industrie agro-alimentaire.
  • 2016: durant les fêtes, l'AFP lance un article ridicule sur une étude de toxicologie sur des cellules épithéliales (de la surface des poumons) prétendant l'extrême toxicité du vapotage. En réalité, les résultats montrent qu'un plus grand nombre de cellules ont survécu à 56 jours du traitement au vapotage que celles soumises à 24 heures de fumée de cigarettes.
  • 2018: un chercheur new-yorkais gazent des souris avec un aérosol surdosé en nicotine, équivalent à des années de consommation concentré en quelques heures, avec une vaporette marchant à sec sans contrôle et donc en situation de brûler. Les souris étaient génétiquement sélectionnées pour leur forte tendance à développer des cellules cancéreuses. Cette expérience digne de Mengele fait de nouveau le tour du monde sans que les réactions unanimes des scientifiques pour dénoncer sa vacuité ne soient mentionnées par l'AFP.
  • 2018: des crises cardiaques attribuées au vapotage même si elles ont eu lieu avant que les fumeurs ne passent à la vape. Cette crétinerie produite par le pervers raciste et gâteux Stanton Glantz a été divulguées à plusieurs reprises durant l'année.
  • 2019: une étude stupide sur des cellules des vaisseaux sanguins soumis à du liquide pur de vapotage est reprise sans la plus élémentaire distance critique.
Dans toutes ces cas, l'AFP a fait preuve de négligence, d'absence de professionnalisme et n'a pas respecter les devoirs de la charte de Munich des journalistes, ni sa prétention à vérifier et donner une information fiable et honnête au public. Les conséquences en sont sanguinaires.


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