Depuis 2015, il y a eut deux intoxications sévères par ingestion de liquide nicotiné en Allemagne selon l'autorité de surveillance

L'Institut fédéral d'évaluation des risques (BfR) allemand vient de communiquer un résumé des données de surveillance concernant le vapotage. Aucun cas similaire aux pneumopathies liées aux liquides frelatés à la vitamine E du marché noir américain n'a été détecté en Allemagne. Mais l'enquête Pilot Project Monitoring Poisoning (PiMont) a recensé 851 cas d'intoxications depuis 2015. Dont deux empoisonnements ont été classés sévères, avec perte de conscience, et sept de gravité modérée avec des vomissements.

De manière générale, 82% des alertes, pour la plupart de simple appels sur la ligne anti-poison, concernent des ingestions accidentelles de liquides nicotinés. En Allemagne, une enquête en 2017 évaluait à plus de 3,7 millions le nombre de vapoteurs. Le communiqué du BfR souligne que les ingestions accidentelles concernent "souvent des enfants", sans donner plus de précision.

Des nausées

L'évolution depuis l'entrée en vigueur de la limitation à 10 mL des fioles de liquide nicotiné imposée par la législation européenne (TPD) n'est pas détaillée. Ce petit format est plus facilement préhensile par les enfants en bas-âge que des contenants plus volumineux et lourds. L'Institut fédéral insiste que les liquides "doivent toujours être stockés dans des conteneurs adaptés et étiquetés avec une fermeture de sécurité pour les enfants".
Rappel: en cas d'ingestion de liquide nicotiné, ne pas retenir le réflexe vomitif, rincer la bouche et éventuellement donner à boire quelques gorgées d'eau. La demi-vie de la nicotine dans l'organisme est d'environ huit heures. En cas d'ingestion d'une dose de nicotine importante, une observation en milieu hospitalier peut être nécessaire. 
En dehors des ingestions accidentelles, 8% des cas recensés en Allemagne concernent des appels suite à l'inhalation. "Une évaluation détaillée de 11 de ces cas montre que la raison de l'appel d'urgence était principalement des symptômes bénins", précise le Spiegel qui a questionné le BfR sur ce point. Les appels concernaient notamment des états nauséeux, effet bien connu d'un léger excès de nicotine et courant lors de sevrages tabagiques avec des substituts nicotiniques.

Le BfR déconseille le do-it-yourself, sans raison selon ExRaucher

Bien que rien n'indique dans les données communiquées un risque particulier sur ces produits, le Dr. Andreas Hensel, directeur du BfR, insiste de nouveau contre le do-it-yourself: "Surtout, nous vous déconseillons fortement de mélanger vous-même les liquides".

L'association ExRaucher (ex-fumeur) s'était déjà agacée fin novembre de ce message plus politique que sanitaire du BfR. En filigrane, on peut soupçonner l'Institut fédéral d'instrumentaliser la communication pour préparer le terrain à une interdiction des liquides à mélanger soi-même souhaitée par les cigarettiers et les anti-vape.

Fin octobre, ExRaucher a voulu vérifier, auprès des centres antipoison en Allemagne, Autriche et Suisse, les informations sur les cas relatifs aux liquides faits soi-même, et éventuellement les problèmes liés à leur stockage ou les substances en cause. "Nous avons reçu quatre (brèves) réponses à nos dix demandes de renseignements. Aucun problème significatif n'a été confirmé", explique l'association qui rassemble quelques vapoteurs d'Allemagne, de Suisse et de Hongrie.

ExRaucher a insisté le 4 novembre pour avoir des précisions du BfR lui-même: "Nous n'avons pas obtenu de réponse". Cependant dans son communiqué du 6 décembre, le BfR promet qu'une étude détaillée sera publiée "sous peu".


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