En Estonie, taxes et interdiction des arômes de vape ont engendré un vaste marché noir

Causes à cet essor du marché noir, l'interdiction des liquides aromatisés et une surtaxe de 20 cts par millilitre, soit 2€ ajoutés au prix d'une fiole de 10 mL. En comparaison, le prix du paquet de cigarettes est vendu toutes taxes comprises autour de 3€50. En réaction aux mesures anti-vape, la plupart des vapoteurs optent pour des liquides aromatisés et bien moins chers en provenance de l'étranger, selon l'élu.
Un marché noir florissant grâce aux taxes et restrictions anti-vape
La situation pousse aussi bon nombre à confectionner eux-mêmes leurs liquides, sans visibilité sur la qualité et la convenance pour la vape des arômes qu'ils se procurent sur le marché parallèle. "La prolifération du marché noir a aussi rendu les cigarettes électroniques plus facilement accessibles aux jeunes. Les papiers d'identité ne sont pas demandés au marché noir", précise l'élu, également membre du groupe parlementaire pour une Estonie sans fumée, au site d'information estonien Ärileht.
Siiri Suutre, porte-parole du Ministère des Finances, confirme à Merilin Pärli, de l'ERR, que le marché noir est un problème. "On peut reconnaître que le député Tarmo Kruusimäe soulève un problème causé, d'une part, par l'interdiction de la vente de liquides de vapotage aromatisés et, d'autre part, par la taxation actuelle des produits de vapotage autorisés", précise Siiri Suutre.
Le Ministère des finances va étudier le dossier
Mais il tempère la demande d'agir rapidement du député favorable aux moyens de réduction des risques face au tabagisme. "Au Trésor, nous pouvons avant tout nous attaquer à la question des taxes. Cependant, il n’est pas sage d’apporter des changements à la réglementation et à la fiscalité à la hâte". Le Ministère des finances s'est engagé à présenter un rapport de situation d'ici fin janvier.
En attendant ce rapport des services de l'Etat, l'évaluation du marché noir annoncée par le député Tarmo Kruusimäe s'appuie sur l'écart entre les taxes récoltées, officiellement en 2018 sur 5'543 litres de liquide de vapotage, et une estimation de consommation entre 14'000 et 28'000 litres pour près de 13'000 vapoteurs quotidiens recensés par l'enquête 2018 de l'Institut national de santé. Une enquête du cabinet d'Etude de marché des pays baltes avait pour sa part estimé à près de 14'000 les vapoteurs au quotidien et 45'000 en y ajoutant les usagers occasionnels en Estonie en octobre 2018.
En attendant ce rapport des services de l'Etat, l'évaluation du marché noir annoncée par le député Tarmo Kruusimäe s'appuie sur l'écart entre les taxes récoltées, officiellement en 2018 sur 5'543 litres de liquide de vapotage, et une estimation de consommation entre 14'000 et 28'000 litres pour près de 13'000 vapoteurs quotidiens recensés par l'enquête 2018 de l'Institut national de santé. Une enquête du cabinet d'Etude de marché des pays baltes avait pour sa part estimé à près de 14'000 les vapoteurs au quotidien et 45'000 en y ajoutant les usagers occasionnels en Estonie en octobre 2018.
Jeudi, le porte-parole du Ministère des finances avouait ne pas connaitre le bilan comptable après près de deux ans de la mise en vigueur de la taxe anti-vapoteur. Le député Tarmo Kruusimäe soupçonne que les frais de bureaucratie sont extrêmement élevés en regard des maigres taxes perçues.
Pour le Ministère des affaires sociales, la vape n'est qu'une alternative au tabac
De son côté, le Ministère des Affaires sociales continue de vouloir croire que la politique de taxes actuelle atteint ses objectifs. "Le vapotage n'est qu'un produit alternatif aux produits du tabac. Il n'est pas une aide pour arrêter de fumer", assène Aive Telling, responsable de la santé environnemental et de la sécurité chimique du Ministère des affaires sociales. Pourtant à son origine, la taxe anti-vapoteur avait été promue par les autorités pour protéger les ventes de tabac. Le pays balte comptait près de 23% de fumeurs selon l'Eurobaromètre en 2017.
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